Dans la procédure en cours pour tenter d’imposer au Costa Rica la légalisation de la fécondation in vitro, trois juges de la Cour interaméricaine des droits de l’homme – l’équivalent, en gros, de la Cour européenne des droits de l’homme – ont mené une audience publique où ils ont clairement, et même de manière goguenarde, affirmé leurs préjugés. Tout montrait que leur opinion était faite : la manière d’interroger les représentants du gouvernement costaricain, leurs commentaires, leurs mauvaises blagues. Pour Rita Chaves, secrétaire de l’Assemblée législative du Costa Rica, qui a assisté aux séances des 5 et 6 septembre, la partialité des juges ne fait pas de doute, ainsi qu’elle l’a fait savoir en publiant un communiqué à l’issue de la dernière audience.
« A l’expert juridique, ils ont posé des questions scientifiques ; à l’expert juridique, des questions scientifiques : leur objectif évident était d’embrouiller et de décontextualiser leurs réponses », a-t-elle noté. Et en écoutant les représentants du Costa Rica parler, les juges ne se sont pas privés de gesticuler pour montrer leur désaccord ; quand ils ont évoqué le fait que la fécondation in vitro aboutit à la destruction de nombreux embryons, les juges se sont carrément moqués d’eux.
La même élue costaricaine a observé que la salle où se déroulaient les audiences et le salle contiguë où on pouvait les suivre étaient blindées par un public trié sur le volet – des membres d’associations favorables à la fécondation in vitro et toutes les personnes participant actuellement à une session de formation organisée par la Cour. Les personnes réclamant le droit à la fécondation artificielle étaient aussi présentes, entourées de nombreux proches selon les officiels de la Cour. La presse avait aussi été convoquée en grand nombre. En revanche, Rita Chaves a eu le plus grand mal à obtenir le droit d’entrer…
Tout cela pour voir le président de la Cour, Diego Garcia Sayan, la juge jamaïcaine Margarette May Macauly et l’Uruguayen Alberto Perez Perez manifester ostensiblement leur soutien à l’avortement et aux techniques de procréation artificielle…
Le directeur du Population Research Institute pour l’Amérique latin, Carlos Polo, a fait remarquer que si la Cour juge avec la partialité dont on fait preuve ces juges à l’audience, les lois et constitutions protégeant la vie qui restent en vigueur en Amérique latine seraient en grand danger : « Ainsi, on laissera le champ libre aux organisations internationales abortistes et cette protection de l’enfant à naître risque d’être renversée », a-t-il observé.
Sans compter que la Cour interaméricaine, ce faisant, outrepasserait sa compétence, puisqu’il lui revient uniquement de se prononcer sur les droits que protège la convention américaine des droits de l’homme, la Pacto de San José. Ni celle-ci, ni aucun instrument international, a-t-il ajouté, ne peut être interprété de manière à imposer au Costa Rica d’autoriser et de réguler la fécondation in vitro.
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