Mgr Pascal Roland quitte Moulins, où il a passé 9 ans, pour le diocèse de Belley-Ars, où il succède à Mgr Bagnard. Ses diocésains retiendront de lui cette enquête qui a mis en lumière la faillite du diocèse de Moulins. Il célébrait hier sa dernière messe à Moulins. Mgr Roland déclare aux journalistes de La Montagne, qu’il ne connaît pas son successeur :
“Il n’a pas encore été choisi. Le nonce apostolique à Paris fait une enquête et proposera des noms au pape. On peut espérer avoir une nomination autour de Noël. Quelqu’un va assurer l’intérim dans l’intervalle. Je vais quitter le diocèse le 8 septembre au soir et être installé dans mes nouvelles fonctions le 9. Il y aura une réunion le 11 pour désigner celui, qui, parmi les prêtres, sera l’administrateur du diocèse en l’absence d’évêque.
La différence entre les deux diocèses tient à leur démographie :
“Mis à part que c’est pratiquement le double de population de l’Allier, l’Ain est un département en pleine croissance démographique, à proximité de Lyon et de Genève. C’est très différent de l’Allier, qui est un département qui peine. Symboliquement, ici, une de mes dernières actions a été de fermer un collège et une école au Mayet-de-Montagne, faute de combattants. Cela a fait du bruit, mais je n’y peux rien, il n’y a plus d’élèves, je ne peux pas les inventer… Là, en arrivant dans l’Ain, on me dit qu’on va construire un collège car il y a de la demande, la population est en train de croître.
Son successeur, quand il sera choisi, aura du pain sur la planche :
“Rationaliser davantage tout ce qui est du domaine de l’immobilier. Pour l’instant, le diocèse se porte bien, mais si on ne fait rien, on risque, avec le vieillissement de la population, de manquer de 500.000 € d’ici deux ans. C’était du moins l’hypothèse la plus catastrophiste. J’espérais que les gens réagiraient bien. De fait, suite à cette annonce, les recettes du denier de l’église ont augmenté. Il y a eu des nouveaux donateurs. Ce n’était pas mon intention de dire que “tout fout le camp”, mais qu’on se prenne en main pour s’organiser.
[…] On peut vendre des chapelles, par exemple celle de la rue de Decize, à Moulins : ce n’est pas la chapelle qui est intéressante, mais le terrain, pour l’institution qui est à côté (un foyer pour enfants, NDLR). On a des bâtiments vastes, mal adaptés, mal équipés. Mon principe est de dire qu’il faut faire confiance et qu’on verra plus tard, si on en a besoin, on réussira à lever des fonds. En attendant, il faut être raisonnable. Par exemple, à Bourbon-l’Archambault, on a refait des salles neuves, cela nous coûte 20 % de moins en chauffage. On a intérêt à faire ça, des constructions rationnelles, aux normes.
[…] Il faudra repenser encore l’organisation des dix-huit paroisses, pour ne pas perdre trop de temps dans les déplacements. C’est de la fatigue, et un coût. Le prêtre se déplace parfois pour un tout petit groupe. Il faudra que les gens s’habituent à se regrouper dans un chef-lieu de canton, sans délaisser la vie de l’église locale et se regrouper pour un autre temps que la messe. […]”