C’est une nouvelle intéressante que nous transmet la dernier lettre de l’association Paix liturgique. Les éditions Messaggero (Padoue) viennent de publier un ouvrage intitulé Eucharisticum Mysterium. L’originalité de ce livre – dont la parution vise à célébrer le cinquantième anniversaire de la constitution morte née Veterum Sapientia, sur l’emploi et la préservation du latin dans l’Église, promulguée par Jean XXIII le 22 février 1962 – est de regrouper dans un même volume l’ordo missae de 1970, devenu depuis le motu proprio Summorum Pontificum la forme « ordinaire » et l’ordo missae de 1962, devenu la forme extraordinaire. Ce travail, qui comprend le texte latin avec en vis-à-vis la traduction italienne, est l’œuvre du Pontificium Institutum Altioris Latinitatis de l’Université Pontificale salésienne.
Ce fait, en lui-même, est d’importance car il montre que la frilosité française en matière liturgique (ah bon ! le motu proprio ne concerne pas seulement les traditionalistes ?) n’est plus de mise en Italie.
Elle a d’autant moins de mise que ce volume – et c’est l’autre point capital – contient une une introduction de Monseigneur Guido Marini, Maître des Célébrations liturgiques pontificales. Ce texte a été traduit par Paix liturgique et on pourra le lire directement sur le site de l’association.
Je ne peux que faire mienne les quelques remarques de Paix liturgique, notamment sur le lapsus de Mgr Marini, quand il parle de « rite » ordinaire et de « rite » extraordinaire, entrant ainsi en contradiction avec le texte du motu proprio et laissant vraiment à penser que cette trouvaille « a-liturgique » n’a été mise en place que pour calmer des esprits épiscopaux chagrins. L’important, cependant, est de voir que l’une des plus hautes autorités liturgiques réaffirme clairement que la forme traditionnelle « a aujourd’hui encore tant de trésors à nous offrir ». Dont le principal, le trésor de la garantie de la foi.
La “trouvaille” de la distinction entre deux formes du même rite est l’une des astuces pour tenter de se trouver un titre à l’interdiction du rite “antique” (“rito antico” disent les italiens).
Qui lit bien attentivement le motu proprio du 7/7/7 verra que ce motu proprio loin d’autoriser, tente d’interdire en général l’usage du rite antique et ne l’autorise que dans des cas exceptionnels. Pour cela il croit pouvoir trouver un titre dans l’acceptation “volontiers” (tu parles…) du rite de Paul VI. Ce titre est en réalité imaginaire pour plusieurs raisons dont le fait que le rite de Paul VI aurait été accepté “volontiers” alors qu’il a été accepté sous la menace de l’enfer et au nom d’une « obéissance » sans titre juridique ou moral. Ce n’est d’ailleurs pas le principal titre imaginaire. Le principal est que l’interdiction du rite antique viole la liberté religieuse des prêtres et des fidèles.
Je sais, c’est dur de s’apercevoir de cela… Mais c’est vrai.