La volonté socialiste de parvenir très vite maintenant au mariage des personnes homosexuelles, voie ouverte vers l’adoption des enfants par ces mêmes couples, a suscité la réaction des évêques de France, avec la prière proposée par le cardinal Vingt-Trois pour la fête patronale de la France, le 15 août dernier. On a vu à cette occasion le déchaînement des laïcistes contre l’Église, relayés avec la facilité habituelle par les grands médias.
Philosophe, professeur au lycée Stanislas de Paris en classe préparatoire et à la Faculté libre de philosophie comparée, Thibaud Collin a déjà abordé en 2005 dans un livre intitulé Le Mariage Gay la problématique du mariage des personnes homosexuelles. Il y consacre aujourd’hui un nouveau livre, sous le titre Les lendemains du mariage gay (éditions Salvator, 122 pages, 15€) qui reprend la question dans son ensemble au regard de l’évolution de la société et de son état actuel.
D’emblée, l’auteur entend se positionner dans une perspective pratique, dans une démarche politique, plutôt que métaphysique ou anthropologique. Il pose donc la question de savoir si en justice le mariage doit être ouvert aux personnes de même sexe. Thibaud Collin estime qu’en s’octroyant ce droit,
« l’État, garant de l’ordre de la filiation, exercerait une filiation objective sur les enfants en autorisant ce nouveau lien juridique. »
La raison est double, en effet :
« Soit les enfants nés au sein de ces configurations homosexuelles seraient privés d’une double ascendance, maternelle et paternelle ; cas disons de monoparenté ou d’homoparenté. Soit ils seraient confrontés à la multiplicité des ascendants ayant permis leur procréation ; cas disons de pluriparentalité. »
Ces deux configurations que l’auteur décortique longuement et sur lesquelles il raisonne sont aussi dénoncées par lui comme dangereuses. En les permettant l’État entrerait dans la voie de l’injustice, sortirait donc du bien commun, tout simplement parce qu’un enfant réduit au rang de « projet parental (…) serait de fait assimilé à une œuvre d’art. L’État jouerait certes le rôle de tiers, mais en vue de garantir une fiction pour ne pas dire un mensonge ».
Un ouvrage à lire sur une question d’une cruciale actualité.
Même si tous les jours de ma jeunesse n’ont pas été roses, je n’ai pas connu le malheur de les vivre dans un couple homosexuel et j’en remercie mes parents et les élus de la France d’alors qui n’auraient pas osé parler d’égalité des droits car pour les enfants adoptés par de tels couples, il n’y a pas d’égalité.