Vendredi dernier, Mgr Charles Chaput, archevêque de Denver (Colorado) présidait un dîner organisé par
l’association de femmes catholiques ENDOW (Educating on the Nature and Dignity of Women). Il y fit un discours, intitulé « De petits
meurtres » (Little Murders), où il démonta pièce à pièce l’argumentaire de Douglas Kmiec, un “catholique” professeur de droit qui soutient activement depuis le début de l’année
Barack Obama. Un soutien assez paradoxal puisque Kmiec affirme qu’Obama est le candidat “naturel” des catholiques et qu’il est de surcroît le vrai candidat pro-vie ! Une
“plaisanterie” qui lui a valu de se voir refuser la communion sacramentelle, notamment le 18 avril dernier en Californie… Kmiec a fait paraître le 15 septembre dernier un petit brûlot de
176 pages : Can a Catholic Support Him ? Asking the Big Question about Barack Obama, qui est un inconcevable exercice de trituration de l’Enseignement catholique à des fins
partisanes et électorales. Il y cite en long et en large le dernier ouvrage de Mgr Chaput publié le 12 août (c’est dire que Kmiec a “compilé” son bouquin à toute allure…) : Render
Unto Caesar : « En fait, déclare Mgr Chaput, il [y] suggère que son raisonnement et le mien ne sont pas “si éloignés quant à l’interrogation morale nécessaire en vue de
l’élection de 2008” ». Et l’archevêque poursuit : « Malheureusement, soit il ne comprend pas mes propos soit il les déforme : on ne saurait être plus dans l’erreur. Je crois que le
sénateur Obama, nonobstant ses autres talents, est le candidat à la Présidence le plus engagé pour les “droits à l’avortement” qu’on aie vu chez les deux grands partis depuis l’arrêt Roe contre
Wade en 1973. En dépit de ce que Kmiec laisse entendre, la plateforme du parti [démocrate] qu’Obama a maintenue cette année ne se contente pas d’être agressivement “pro-choix” ; elle a également
gommé la moindre suggestion que tuer un enfant à naître pouvait être une chose regrettable ». La plateforme démocrate est « clairement contre la vie » souligne Mgr Chaput. Il
poursuit : « Kmiec soutient qu’il y a des arguments défendables pour soutenir le sénateur Obama. Parlant en mon nom propre, je ne vois aucune raison proportionnelle qui pourrait
contrebalancer les plus de 40 millions d’enfants à naître assassinés et les millions de femmes douloureusement blessés par la perte et le remord que crée l’avortement. Suggérer – comme le font
certains catholiques – que le sénateur Obama est le “vrai” candidat pro-vie cette année, relève d’une forme particulière d’autohypnose, de confusion morale voire pire encore. Présenter le ticket
présidentiel 2008 du Parti Démocrate comme la meilleure option “pro-vie”, c’est subvertir ce que l’expression “pro-vie” signifie ». Pour Mgr Chaput le soutien de Kmiec à Obama
« porte préjudice à l’Église, entretient la confusion sur les priorités naturelles de l’enseignement social catholique, sape les progrès que les partisans de la vie ont accomplis, et fournit
une justification à un certain nombre de catholiques pour laisser tomber la question de l’avortement au lieu de se battre à l’intérieur de leurs partis et dans l’isoloir pour protéger l’enfant à
naître ». « C’est une erreur, et souvent une malhonnêteté, poursuit le prélat, que de stériliser le témoignage des évêques et des mouvements pro-vie en proposant une alternative
“catholique” aux priorités de l’Église sur les questions relatives au caractère sacré de la vie ».
À noter également dans ce discours d’importance de l’archevêque de Denver sa tristesse de constater combien les militants du lobby pro-avortement se battent becs et ongles depuis 35 ans : «
De toute évidence, ils croient davantage à leurs convictions que nombre d’entre nous catholiques croyons dans les nôtres. Et je pense que c’est là l’acte d’accusation contre toute la génération
qui a gouverné le catholicisme américain », c’est-à-dire le corps épiscopal… Oups !
l’association de femmes catholiques ENDOW (Educating on the Nature and Dignity of Women). Il y fit un discours, intitulé « De petits
meurtres » (Little Murders), où il démonta pièce à pièce l’argumentaire de Douglas Kmiec, un “catholique” professeur de droit qui soutient activement depuis le début de l’année
Barack Obama. Un soutien assez paradoxal puisque Kmiec affirme qu’Obama est le candidat “naturel” des catholiques et qu’il est de surcroît le vrai candidat pro-vie ! Une
“plaisanterie” qui lui a valu de se voir refuser la communion sacramentelle, notamment le 18 avril dernier en Californie… Kmiec a fait paraître le 15 septembre dernier un petit brûlot de
176 pages : Can a Catholic Support Him ? Asking the Big Question about Barack Obama, qui est un inconcevable exercice de trituration de l’Enseignement catholique à des fins
partisanes et électorales. Il y cite en long et en large le dernier ouvrage de Mgr Chaput publié le 12 août (c’est dire que Kmiec a “compilé” son bouquin à toute allure…) : Render
Unto Caesar : « En fait, déclare Mgr Chaput, il [y] suggère que son raisonnement et le mien ne sont pas “si éloignés quant à l’interrogation morale nécessaire en vue de
l’élection de 2008” ». Et l’archevêque poursuit : « Malheureusement, soit il ne comprend pas mes propos soit il les déforme : on ne saurait être plus dans l’erreur. Je crois que le
sénateur Obama, nonobstant ses autres talents, est le candidat à la Présidence le plus engagé pour les “droits à l’avortement” qu’on aie vu chez les deux grands partis depuis l’arrêt Roe contre
Wade en 1973. En dépit de ce que Kmiec laisse entendre, la plateforme du parti [démocrate] qu’Obama a maintenue cette année ne se contente pas d’être agressivement “pro-choix” ; elle a également
gommé la moindre suggestion que tuer un enfant à naître pouvait être une chose regrettable ». La plateforme démocrate est « clairement contre la vie » souligne Mgr Chaput. Il
poursuit : « Kmiec soutient qu’il y a des arguments défendables pour soutenir le sénateur Obama. Parlant en mon nom propre, je ne vois aucune raison proportionnelle qui pourrait
contrebalancer les plus de 40 millions d’enfants à naître assassinés et les millions de femmes douloureusement blessés par la perte et le remord que crée l’avortement. Suggérer – comme le font
certains catholiques – que le sénateur Obama est le “vrai” candidat pro-vie cette année, relève d’une forme particulière d’autohypnose, de confusion morale voire pire encore. Présenter le ticket
présidentiel 2008 du Parti Démocrate comme la meilleure option “pro-vie”, c’est subvertir ce que l’expression “pro-vie” signifie ». Pour Mgr Chaput le soutien de Kmiec à Obama
« porte préjudice à l’Église, entretient la confusion sur les priorités naturelles de l’enseignement social catholique, sape les progrès que les partisans de la vie ont accomplis, et fournit
une justification à un certain nombre de catholiques pour laisser tomber la question de l’avortement au lieu de se battre à l’intérieur de leurs partis et dans l’isoloir pour protéger l’enfant à
naître ». « C’est une erreur, et souvent une malhonnêteté, poursuit le prélat, que de stériliser le témoignage des évêques et des mouvements pro-vie en proposant une alternative
“catholique” aux priorités de l’Église sur les questions relatives au caractère sacré de la vie ».
À noter également dans ce discours d’importance de l’archevêque de Denver sa tristesse de constater combien les militants du lobby pro-avortement se battent becs et ongles depuis 35 ans : «
De toute évidence, ils croient davantage à leurs convictions que nombre d’entre nous catholiques croyons dans les nôtres. Et je pense que c’est là l’acte d’accusation contre toute la génération
qui a gouverné le catholicisme américain », c’est-à-dire le corps épiscopal… Oups !
Merci beaucoup m. Hamiche pour vos excellents billets. Je partage tout-à-fait la tristesse de Mgr Chaput en considérant aussi pour ma part combien les catholiques, pour une bonne part, sont des pro-vie plus que tièdes à côté des pro-choix. Heureusement qu’une nouvelle génération se lève, surtout du côté de notre église, qui affirme de plus en plus haut et fort l’obligation morale sans compromis du respect de la vie humaine de sa conception à la mort naturelle. Malheureusement, en raison de plusieurs décennies d’un mutisme presque total de nos pasteurs sur cette question, nous avons toute une pente à remonter.
La pente risque d’être dure à remonter…
Depuis plusieurs décennies, d’un côté comme de l’autre de l’Atlantique, les Catholiques, clercs et laïcs confondus, ont donné un spectacle assez désolant: celui justement d’avoir baissé pavillon devant les revendications de la culture de mort.
Je crois qu’une telle inconséquence, surtout de la part des pasteurs de l’Eglise, nous a profondément discrédité auprès des incroyants.