Le site MercatorNet a publié il y a deux semaines cet intéressant commentaire de Michael Cook sur l’une des conséquences inévitables de la légalisation du « mariage » homosexuel : une demande accrue de mères porteuses, ce qui conduira à encore plus d’exploitation des femmes les plus pauvres dans les pays où la technologie permet néanmoins d’accéder à des soins de pointe. Esclavage dont je vous ai parlé ici. Alors que la bataille contre le « mariage » gay s’annonce en France, cela fait partie des arguments de fait contre le « droit » à l’homoparentalité. Je vous propose donc ici ma traduction de ce texte à lire et surtout à diffuser, non sans toujours rappeler qu’il a paru dans un premier temps sous la signature du directeur de BioEdge, Michael Cook, dans The Sydney Morning Herald, et donner le lien vers MercatorNet qui publie de nombreux articles originaux sur la famille et la vie. – J.S.
Des mères porteuses attentant leur check-up (source : ici). |
Une sitcom appelée The New Normal (« Le nouveau normal ») sera étrennée prochainement sur la chaine américaine NBC. Elle concerne un couple gay et la mère célibataire qu’ils engagent pour porter leur bébé.
« Elle est exactement comme un four multifonctions à part qu’elle n’a aucun droit légal sur le gâteau », explique l’agent de mères porteuses à Bryan et David. Voilà une description sans sentimentalité du rôle de la femme par rapport au mariage gay et à la progéniture, mais elle résume les faits de manière précise.
Chez les couples hétérosexuels, le taux de natalité augmente en cas de mariage. On s’attendrait à ce qu’une dynamique similaire se constate chez les couples de même sexe. Pour les couples de lesbiennes, il n’y a pas là de problème énorme : tout ce dont elles ont besoin, c’est d’un donneur de sperme. Mais les couples mâles ont besoin de mères porteuses.
D’où ces femmes viendront-elles ?
A moins d’abroger la loi de l’offre et de la demande, la réponse est celle-ci : là où les utérus sont les moins chers. En ce moment, il s’agit de l’Inde, où l’industrie des mères porteuses représente une industrie de 2,3 milliards de dollars, avec l’encouragement enthousiaste de certains gouvernements d’Etat. Une enquête récente du London Sunday Telegraph a constaté qu’il n’y avait eu que 100 gestations pour autrui en Grande-Bretagne l’an dernier, contre 1.000 en Inde au profit de clients britanniques. La proportion en Australie et ailleurs sera probablement similaire.
Il n’y a pas de statistiques officielles, mais il apparaît que les couples gays représentent une part substantielle du marché extérieur. Alors, la légalisation du mariage homosexuel conduira-t-elle à encore davantage de gestations pour autrui en Inde. BioEdge, la lettre d’informations bioéthiques que je dirige, a envoyé des courriels à des cliniques de fécondation in vitro en Inde et aux Etats-Unis pour leur demander s’ils se préparaient à une demande croissante de mères porteuses.
La réponse fut un oui retentissant. Notre enquête est loin d’être scientifique, et encore moins complète, mais elle suggère que des femmes pauvres dans des pays en voie de développement ou économiquement déprimés vont être recrutées pour être au service des couples gays.
« La raison principale pour laquelle les patients viennent depuis l’étranger en Inde se résume dans l’excellence des soins personnels, l’expertise, et de grosses économies sur le prix des traitements », explique le Dr Samundi Sankari, du Srushti Fertility Research Centre de Chennai. « Les sommes qu’ils déboursent ici pour une mère porteuse représente près du cinquième du coût d’une gestation aux Etats-Unis et en Europe. » Elle reçoit beaucoup de demandes d’information de la part de couples gays aux Etats-Unis et en Israël. Se prépare-t-elle à une augmentation de la demande ? « Certainement, oui. »
Le Dr Samit Sekhar, du Kiran Infertility Centre, d’Hyderabad, prévoit lui aussi une augmentation. Il a répondu qu’un « nombre considérable » des clients de la cliniques sont gays. « Nous avons constaté une augmentation du nombre des couples gays et des hommes célibataires qui s’approchent de notre clinique dès qu’ils obtiennent la légalisation de leur union publique dans leurs Etats ou leurs pays respectifs. »
Il y eut une voix discordante. Megan Sainsbury, porte-parole du Dr Shivani Sachdev Gour, du Surrogacy Centre India, a reproché à BioEdge la teneur de son enquête. « Nous ne nous préparons pas à une expansion des services aux couples gays ? Au nom de quoi posez-vous cette question ? » Cependant, la plupart des heureux parents mis en exergue sur le blog de Sachdev Gour le mois dernier sont gays.
Les cliniques de FIV indiennes assurent que les mères porteuses reçoivent une des indemnités adéquates. Mais le travail peut être dangereux, et les contrats qu’elles signent sont avantagent lourdement les parents mandants. Une mère porteuse d’Ahmedabad a eu un malaise mortel en mai, peu avant le terme de la grossesse. Son client emmena le bébé et sa famille ne reçut que 18.000 dollars.
La romancière et journaliste primée indo-britannique Kishwar Desai s’intéresse à l’industrie de la gestation pour autrui dans son dernier roman, Origins of Love (Origines de l’amour). Elle a déclaré au Guardian : « Il y a des hôpitaux où l’on garde les femmes pendant la totalité des neuf mois pendant lesquelles elles portent l’enfant de quelqu’un d’autre. Il y a de bonnes histoires, où la mère porteuse est bien entourée, mais j’aimerais faire comprendre au gens qu’il s’agit de l’exploitation pure et dure, que ces femmes sont extrêmement pauvres. Elles portent l’enfant d’autrui pour deux ou trois mille livres. Elles le font parfois jusqu’à trois ou quatre fois. On peut les contraindre de subir une césarienne. »
Un médecin d’infertilité américain de pointe, Jeffrey Steinberg, qui dirige les Fertilitu Institutes de Las Vegas et de Los Angeles, a répondu qu’il faisait face à une poussée de demandes de renseignement chaque fois qu’une juridiction légalise le mariage gay. Pour l’heure il n’utilise que des porteuses américaines soigneusement sélectionnées, mais il envisage de délocaliser leur travail au Mexique.
Les partisans du mariage homosexuel doivent reconnaître qu’ils se trouvent face à un grave dilemme moral. Des utérus bon marché peuvent apporter à des hommes gays le bonheur d’être père de leur propre enfant. Mais le coût de ce bonheur est souvent supporté par des femmes pauvres et sans éducation.
• Voulez-vous être tenu au courant des informations originales paraissant sur ce blog ? Abonnez-vous gratuitement à la lettre d’informations. Vous recevrez au maximum un courriel par jour. S’abonner