Voici un petit bijou que je vous ai réservé pour ce dimanche. Il s’agit des seize dernières minutes d’un film allemand tourné en couleur et sorti sur les écrans le 2 octobre 1958. Ce film intitulé Der veruntreute Himmel (Le Ciel détourné), a été tourné par le réalisateur autrichien Ernst Marischka à partir du roman éponyme de 1939 du romancier autrichien Franz Verfel, un film dont j’ignorais tout avant de découvrir cette vidéo, mais Marischka ne devrait pas vous être inconnu puisqu’il a réalisé les trois films de Sissi… L’intérêt de ce film, en tout cas de la séquence finale que je vous propose de découvrir, c’est qu’il comporte, évidemment, des scènes tournées en studio (en Autriche me précise-t-on) ou en décor naturel, mais surtout des scènes dite de “raccord” dans le cinéma, qui ont été filmées lors d’une audience du serviteur de Dieu Pie XII en la basilique Saint-Pierre de Rome. C’est la première fois que je vois une aussi longue séquence cinématographique en couleur de Pie XII. Au cours de cette audience, pendant laquelle Pie XII prononce une courte allocution en italien puis en allemand, une pieuse dame autrichienne âgée terrassée par l’émotion fait un malaise dans la basilique, et elle est transportée par un jeune prêtre – que je suppose aussi autrichien – dans une clinique tenue par des religieuses. On la retrouve donc hémiplégique dans un lit d’hôpital, incapable de parler, mais on sent qu’elle veut quelque chose. Le jeune prêtre comprend que ses jours sont comptés et lui administre l’extrême onction selon bien sûr le rituel traditionnel de l’époque, avec les prières en latin. Ne serait-ce que pour cela aussi, c’est un document de grand intérêt. L’extrême onction administrée, survient un Monsignore. J’ai cru comprendre qu’il vient au nom du Saint-Père qui a été informé du malaise de cette dame, et qui lui fait adresser avec sa bénédiction un chapelet qu’il lui offre. L’extrême onction et le chapelet ont pour effet de lui rendre la parole, mais cette dernière émotion aura raison du peu de force qui lui restait. Le film s’achève sur une bénédiction urbi et orbi donnée par Pie XII du haut du balcon de Saint-Pierre de Rome… C’est extrêmement émouvant et parfaitement catholique. Deux bonnes raisons pour vous de découvrir ces images qui ont deux tiers de siècle…
Je suis très touché de ce petite séquence cela me rapelle ma jeunesse, aujourd’hui meme au sein de l’Eglise beaucoup du surnaturel a ete banalisé, je me retrouve dans cette dame, j’ai ne rien oublié du latin, cordialement Helga P.
on retrouve dans ce film toute la ferveur d’autrefois,et une belle mort en chrétienne entourée de chrétiens veillant à lui faciliter le retour à Dieu
En fait, il semblerait que toute l’intrigue du film soit profondément catholique, et non pas simplement les dernières minutes. J’ai pris la peine de traduire le résumé présent sur la fiche IMDb du film ( http://akas.imdb.com/title/tt0052358/plotsummary ) et rédigé par un anonyme.
“Voici l’histoire de la lutte humaine pour le bonheur éternel. Teta Linek, une cuisinière dans une famille noble autrichienne, pense principalement à la façon dont elle pourrait parvenir au ciel. Dans l’espoir d’actions miséricordieuses, elle aide son neveu, Mojmir, à devenir prêtre et lui envoie beaucoup d’argent pendant des années. Cependant, elle ne le revoit pendant longtemps. Mais quand il lui écrit pour lui annoncer sa sortie du séminaire, Teta, dans sa naïveté, voyage jusqu’à Hustopec pour l’aider avec sa première paroisse. Là, elle découvre la vérité – Mojmir n’est pas prêtre, il vit à Prague, et dépense l’argent dans une optique entièrement différente. Teta commence à s’accuser de sa naïveté et de son égoïsme en poursuivant son propre bonheur personnel. Dans son désespoir, elle part en pèlerinage à Rome où elle espère recevoir une bénédiction papale qui la sauvera. À sa grande satisfaction, elle participe à une audience tenue par Pie XII. Peu de temps après, Teta tombe malade et, ayant été récompensée par le Saint-Père, elle meurt plein d’espoir d’obtenir une belle place au Ciel.”
Cordialement,
LO
Oui, c’est ce que semblent dire les propos du film qui concernent la dame. J’ai essayé de comprendre ses dernières paroles, mais c’est très dur.
Par ailleurs, lors de l’audience, Pie XII fait la première partie de son discours en italien, puis il enchaîne naturellement en allemand. Je ne sais pas s’il dit la même chose, mais son naturel est confondant. Comme aussi lorsqu’il cesse de s’adresser à la foule pour parler à un proche cardinal. Il est la simplicité même. Même ses petits gestes de la main pour encourager la foule ont leur simplicité et leur légèreté.