Dans les pays les plus touchés par la crise en Europe – comme l’Espagne et le Portugal – on assiste actuellement à une véritable « fuite des cerveaux » à l’heure où les jeunes diplômés d’université, peinant à trouver un emploi sur place, se tournent vers l’étranger. Et plus particulièrement vers les anciennes colonies, où les possibilités sont nombreuses et la demande forte. Et cette tendance provoque des conséquences démographiques lourdes.
Demography is Destiny, un blog du site MercatorNet, rappelle que la moitié des jeunes Espagnols et un tiers des jeunes Portugais sont actuellement au chômage. Citat Euractiv.com, Shannon Roberts rapporte que 40.000 Espagnols ont quitté l’Espagne au cours des six premiers mois de 2012, soit le double par rapport à la même période l’an dernier, ainsi que 229.000 personnes de nationalité étrangère. Au Portugal, ce sont au total 120.000 personnes de nationalité portugaise qui ont quitté le pays en 2011, selon la même source.
La plupart choisissent d’émigrer vers les anciennes colonies parce qu’ils maîtrisent la langue de ces pays. Ainsi, en 2011, 4.182 Espagnols sont partis pour l’Equateur, 3.000 ont rejoint le Venezuela et l’Argentine, dont les économies sont aujourd’hui jugées à l’abri de la récession ; la plus importante proportion de Portugais ayant émigré en 2011 sont allés au Brésil qui jouit d’un véritable boom économique.
Euractiv, toujours cité par MercatorNet, affirme que le Secrétariat national de la Justice au Brésil affichait en juin 2011 un total de 328.856 demandes de visas de résidence permanente de la part de nationaux portugais – contre 276.703 seulement six mois plus tôt. Ces chiffres n’incluent pas les demandes de visas pour travail temporaire, études ou recherche.
En 2010, 91.000 Portugais vivaient en Angola, où l’économie est florissante grâce au pétrole et promet d’afficher une belle croissance.
Et ainsi le Portugal et l’Espagne sont en train de perdre leurs citoyens les mieux formés, en âge de fonder des familles, alors que les taux de natalité demeurent désespérément bas. C’est la spirale épouvantable à laquelle sont ou vont être confrontés les pays européens « suicidaires » comme la Grèce, l’Italie, l’Espagne, le Portugal : leur économie se replie faute d’une démographie forte, puis ceux qui devraient pouvoir assurer un tant soit peu la relève, ne trouvant sur place aucune possibilité pour s’établir et avoir une famille dans de bonnes conditions, s’en vont sous des cieux plus cléments.
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