Un procureur uruguayen, Carlos Negro, a déclenché une enquête d’office pour « racisme » à l’encontre de Mercedes Rovira, professeur à l’université de Montevideo, pour avoir déclaré que l’homosexualité est une « anomalie » et que ce critère est pris en compte lors du choix des enseignants. Mme Rovira a été inculpée mercredi par le juge Mariana Mota d’infraction à la loi de 1910 contre le racisme, la xénophobie et la discrimination.
Les déclarations de Mercredes Rovira avaient déjà provoqué son désistement du poste de recteur de l’université qu’elle devait assumer prochainement. Les propos, publiés le 12 juillet dernier par l’hebdomadaire Busqueda, rapporte ACIPrensa, avaient été aussitôt dénoncés par le collectif gay uruguayen « Ovejas Negras » (« moutons noirs ») qui la menaçaient de poursuites. Mme Rovira s’étant retiré du poste de recteur de l’université, décision annoncée le 14 juillet par un communiqué commun du professeur et de l’université de Montevideo, le collectif avait renoncé à porter plainte.
Mais cela n’a pas suffi.
Mercedes Rovira n’échappe pas à la justice alors même qu’elle s’est platement excusée de nouveau.
Pourtant l’université de Montevideo assure sur son site internet que sa mission et ses objectifs « répondent à l’idéal éducatif développé par saint Josemaria Escriva de Balaguer ». Il s’agit donc d’un établissement confessionnel catholique, qui se doit de respecter l’enseignement de l’Eglise sur l’activité homosexuelle et de professer cette doctrine morale.
La revue Busqueda avait demandé à Mme Rovira ce qui se passerait si un enseignant de cette université devait révéler publiquement son homosexualité. Réponse :
« Nous sommes très clairs quant à ce que nous recherchons. Le respect de la personne n’est pas atteint par le fait que nous considérions que la vérité est ce que propose la nature humaine. La nature humaine fait que nous sommes hommes et femmes, et la différentiation entre les sexes est de nature, biologique et déterminante. Qu’il y ait des anomalies, bien sûr qu’il y en a. Il y a aussi des trèfles à quatre feuilles. »
Interrogé sur le fait de savoir si l’homosexualité est prise en compte lors de la désignation des enseignants, elle a répondu :
« Evidemment elle joue. Car nous sommes en train de dire que l’enseignant n’a pas seulement à enseigner en salle de cours, mais qu’il est un référent. Serais-je prête à mettre ma main au feu en disant que 100 % de nos professeurs sont des modèles de vie ? Non, je ne peux pas être voir au domicile de chacun. »
La mobilisation gay aura eu rapidement raison de ces déclarations puisque, à la suite du communiqué officiel de l’université, Mercedes Rovira a pris le soin de se dédire encore davantage. Dans une lettre ouverte, elle a déclaré que ses propos avaient été mal interprétés, qu’elle n’a jamais utilisé l’orientation sexuelle comme facteur de choix pour un enseignant et qu’« il n’avait pas été adéquat de parler d’anomalie ».
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