Les points de suspension qui suivent le titre de cet article, sont un signe qu’il vous faudrait prendre ce post cum grano salis… D’abord parce que je n’arrive toujours pas à définir précisément ce quotidien du soir dirigé par un… historien (compétent, au demeurant, dans sa spécialité). L’Osservatore Romano n’est pas, stricto sensu, un quotidien officiel du Saint-Siège, mais est-ce un quotidien semi-officiel et en quoi ? Est-ce un quotidien officieux, autrement dit non officiel, mais qui contiendrait des informations officielles et d’autres qui ne le sont pas ? Carpe ou lapin ? Brisons là. Cependant, sur certaines analyses proprement journalistiques – absolument non officielles – du quotidien sur la situation politique aux États-Unis, j’en avais déjà suffisamment dit le 24 octobre 2010 (Les Simpsons : L’Osservatore Romano dépasse les bornes pour les catholiques américains) ou encore le 29 novembre 2010 (« L’Osservatore Romano sous le feu des critiques des catholiques américains »)…
La nouvelle du jour – ou plutôt d’hier – nous est apportée par Rome Reports qui annonce que la sélection hebdomadaire en anglais de L’Osservatore Romano, sera à partir du mois d’août distribuée par la société d’édition catholique Our Sunday Visitor de l’Indiana. Fort bien. Il m’est revenu en mémoire, lisant cette information, un article publié sur ce blogue le 10 août 2009 sous le titre « Un canoniste américain étrille L’Osservatore Vaticano ». Ce canoniste américain n’était autre qu’Ed Peters, docteur en droit canon et professeur au Sacred Heart Seminary de l’archidiocèse de Detroit, qui fut depuis, et le 22 mai 2010, nommé par Benoît XVI Referendarius près le Tribunal suprême de la Signature apostolique dont le préfet n’est autre que l’excellent cardinal Raymond L. Burke, alors archevêque (émérite de St. Louis, Missouri). Je ne résiste pas à republier cet article de mai 2009 – trois ans déjà –, avec mon chapô et la traduction du commentaire d’Ed Peters…
À force de dire du mal de L’Osservatore Romano, le monde, qui est plein de malfaisants, va finir par croire que je suis jaloux de n’y point collaborer. Chiche ! Mais à mes conditions. Et je ne parle même pas de conditions financières. M’est avis qu’on en reparlera au siècle prochain. Comme il m’arrive d’être un peu las de jouer le rôle du Père fouettard pour le quotidien du Saint Siège, j’ai décidé aujourd’hui de passer le martinet à quelqu’un d’autre. Ce quelqu’un d’autre, vous le connaissez puisque je l’ai déjà mis à contribution ici. Il s’agit du professeur Edward Peters qui enseigne le latin et le droit canonique (c’est sa grande spécialité internationalement reconnue) au Sacred Heart Seminary de Detroit (Illinois). Sur son blogue intitulé In the Light of the Law (à la lumière de la loi), il publie bien des choses intéressantes. Et si vous croyez que le droit canonique ne porte pas nécessairement à l’humour, voici de quoi vous détromper. L’article que je vous propose de savourer a paru le 30 juin [2009] dernier – je l’avais garder sous le coude pour la période estivale – sous le titre « L’Osservatore Romano et la perte de la raison » et qui traite du très stupéfiant article que L’OR a consacré à… Michael Jackson à l’occasion de sa mort.
Le commentaire d’Ed Peters est d’un humour, je le reconnais, grinçant, mais très anglo-saxon, c’est-à-dire pétri de bon sens. Il n’est pas interdit à L’OR, à défaut d’humour, de pratiquer le bon sens… Disons que c’est mon vœu pieux de l’été, et n’en parlons plus…
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« Pendant presque toute ma vie, j’ai considéré L’Osservatore Romano comme une feuille de chou somnolente et romaine qui arrivait des semaines après sa date de parution, et imprimée avec une encre de si mauvaise qualité qu’elle maculait les doigts de ceux qui éprouvaient le besoin de lire, page après page, des poncifs sur le dernier ambassadeur de je ne sais où, photographié en habit et présentant ses lettres de créances. Hormis, supposons-le, une critique de livre intéressante mais occasionnelle, L’OR n’a, pendant des décennies, rien publié de vraiment intéressant qui ne se trouvât beaucoup plus rapidement dans une demi-douzaine d’autres publications lesquelles, de surcroît, n’obligeaient pas leurs lecteurs à aller se laver les mains avant de toucher quelque chose de beige ou de blanc.
Mais, ultérieurement, L’OR a décidé qu’il lui fallait devenir compétent. Que Dieu nous aide.
À peine venait-il de refaire surface, maltraité mais, je le pensai, modérément réprimandé, après son éditorial à la louange du président Obama, naïf et nuisible à un point très embarrassant, que L’OR offrait au monde un hommage scolaire, version terminale, au très talentueux mais absolument pathétique artiste de music-hall Michael Jackson.
Il se peut que Jackson n’ait pas été entièrement responsable du chaos tourbillonnant que furent sa vie et sa mort, mais que L’OR en soit venu à faire part de son décès – sans même, et simultanément, inviter les catholiques à prier pour son âme et pour celles de tous les fidèles défunts – me stupéfie.
Pire, L’OR dans son article ne permet guère aux catholiques de savoir que beaucoup de l’œuvre de Jackson exploitait la sexualité, et parfois de manière quasi obscène. Il écarte comme insignifiant l’affreux exemple d’un Jackson à la recherche maladive d’une “beauté” superficielle, donné à des millions de jeunes gens. Et, le pire de tout, il banalise les allegations sérieuses – et, dans certains cas, non résolues – d’abus sexuels contre des enfants qu’on lui a imputées. L’OR n’avait pas besoin de reprendre à son compte ce qu’il y a de pire dans la conduite de Jackson dans ces affaires, mais il n’aurait jamais dû sous-entendre que de telles allégations, même si elles sont vraies, ne pourront jamais ternir l’admiration mondiale dans laquelle il fut tenu ! Ça alors ! L’OR a-t-il complètement perdu la raison ?
Si le Vatican souhaite avoir un journal pour offrir une perspective catholique sur le monde : parfait. Mais, article premier sur la liste “à faire” : trouver des catholiques capable d’écrire et de publier un tel journal avec cohérence. De gaffe en gaffe, n’importe qui peut finir par vaciller. »
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