Sur le site du diocèse de Saint-Dié, que dirige Mgr Jean-Paul Mathieu, on trouve des photos du pèlerinage à Lourdes, qui a lieu en ce moment. En voici une, symptomatique de la transformation des églises en salles de spectacles sous l’oeil bienveillant d’un évêque en vêtements sacerdotaux :
En voici une autre avec cette sensiblerie consistant à se donner la main autour de l’autel au moment où le prêtre lève les mains au-dessus des Saintes Espèces. Une participation très activiste, qui n’a pas grand chose avec la participatio actuosa expliquée dans l’exhortation de Benoît XVI sur la liturgie :
38. Au cours des travaux du Synode, on a recommandé à de nombreuses reprises la nécessité de dépasser toute séparation possible entre l’ars celebrandi, à savoir l’art de bien célébrer, et la participation pleine, active et fructueuse de tous les fidèles. En effet, le premier moyen de favoriser la participation du peuple de Dieu au Rite sacré est la célébration appropriée du Rite lui-même. L’ars celebrandi est la meilleure condition pour une actuosa participatio. L’ars celebrandi découle de l’obéissance fidèle aux normes liturgiques dans leur totalité, puisque c’est justement cette façon de célébrer qui a assuré, depuis 2000 ans, la vie de foi de tous les croyants, qui sont appelés à vivre la célébration en tant que peuple de Dieu, sacerdoce royal, nation sainte (cf. 1 P 2, 4-5.9).
52. Le Concile Vatican II avait opportunément voulu un développement particulier de la participation active, pleine et fructueuse du peuple de Dieu tout entier à la célébration eucharistique. Le renouveau mis en œuvre au cours de ces années a bien certainement favorisé des progrès notables dans la direction souhaitée par les Pères conciliaires. Nous ne devons pas cependant nous cacher qu’une certaine incompréhension, précisément sur le sens de cette participation, s’est parfois manifestée. Il convient par conséquent de dire clairement que, par ce mot, on n’entend pas faire référence à une simple attitude extérieure durant la célébration. En réalité, la participation active souhaitée par le Concile doit être comprise en termes plus substantiels, à partir d’une plus grande conscience du mystère qui est célébré et de sa relation avec l’existence quotidienne. Demeure encore totalement valable la recommandation de la Constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium qui exhortait les fidèles à ne pas assister à la liturgie eucharistique « comme des spectateurs étrangers et muets », mais à participer « de façon consciente, pieuse et active à l’action sacrée ». Développant la réflexion, le Concile poursuivait: que les fidèles « se laissent instruire par la Parole de Dieu, refassent leurs forces à la table du Corps du Seigneur, rendent grâces à Dieu, et qu’offrant la victime sans tache non seulement par les mains du prêtre, mais aussi en union avec lui, ils apprennent ainsi à s’offrir eux-mêmes et soient conduits de jour en jour, par le Christ Médiateur, à la perfection de l’unité avec Dieu et de l’unité entre eux ».