Son Éminence, le cardinal André Vingt-trois, archevêque de Paris était hier à l’abbaye Notre-Dame de Fontgombault à l’occasion de la « saint Benoît d’été ». À cette occasion, il a prononcé l’homélie de la messe qui a été célébrée en l’honneur du fondateur du monachisme occidentale et patron de l’Europe qui n’oublie pas ses racines. Voici un extrait de cette homélie :
Le génie de Benoît, quand il se retire pour se donner tout entier au Christ, qu’il commence à accueillir des disciples et à organiser leur vie, ce n’est pas simplement d’avoir répondu à une vocation individuelle qui ne fait pas de doute, mais c’est de porter dans cette réponse une réponse aux questions des hommes. Que peuvent-ils voir qui leur fait imaginer, espérer quelque chose du bonheur que Dieu veut pour tous. Quelles sociétés peuvent-ils voir pour représenter de façon même très lointaine la société parfaite que Dieu veut constituer ?
Alors, peu à peu, à mesure qu’il organise la règle de vie de ses compagnons, Benoît dessine les contours et les traits caractéristiques d’une nouvelle famille. Et cette famille, elle est fondée sur l’abandon de tout mais elle est fondée sur l’accueil de la grâce de Dieu qui noue entre les membres de la communauté un nouveau modèle de relations, qui n’est pas fondé sur la richesse, sur la puissance et sur la satisfaction du désir. Et ce modèle de relations constitue peu à peu, au coeur de l’Église, comme une sorte de concentré visible de la charité active de Dieu dans l’humanité telle qu’elle voudrait transformer peu à peu le monde. Que ce ne soit plus la richesse qui détermine le pouvoir, ni le pouvoir qui détermine la richesse, ni le désir qui prend possession des autres, mais que ce soit au contraire l’amour du pauvre, l’amour du serviteur, l’amour de celui qui renonce à ses désirs légitimes. Et ce triple choix, de la pauvreté, de la chasteté et de l’obéissance, construit un mode de relations qui annonce prophétiquement le chemin vers lequel tous sont appelés et auquel tous peuvent aspirer.
Mais le génie le plus profond de cette organisation de la Règle, c’est que le don total de chacun dans la recherche de Dieu, dans l’écoute de sa Parole, dans la conversion de sa vie, se réalise concrètement dans la relation mutuelle avec les frères. C’est-à-dire qu’ils mettent en oeuvre d’une façon expérimentale la conviction chrétienne qu’il n’y a pas de foi en Dieu qui puisse s’établir, se nourrir et se développer, en dehors d’une communion ecclésiale. Et que c’est la richesse de la communion avec Dieu qui nourrit la charité entre les membres de l’Église, comme c’est la charité entre les membres de l’Église qui fortifie la capacité de chacun de se donner totalement à Dieu.
Cette présence du cardinal Vingt-Trois dans l’enceinte de la célèbre abbaye est-elle une nouveauté ? En fait, c’est lorsqu’il était archevêque de Tours que le futur cardinal archevêque de Paris a pris l’habitude de se rendre dans cette abbaye où l’on célèbre habituellement la forme extraordinaire pour y faire sa retraite annuelle. Au fil du temps, des liens se sont ainsi tissés, que reflète sa venue pour ce 11 juillet.
homélie rappelant l’oeuvre de Saint Benoit très interessante.J’ai visité en avril Saint Benoît-sur-Loire et la crypte qui contient les restes de Saint Benoit: très émouvant
Si le nouveau secrétaire particulier est intéressé par les “traditionnalistes” , il peut peut-être faire mettre sur le site de la CEF, dans la partie messes, toutes les messes selon le rite de 1962. Ce serait un signe simple et concret.
Sauf erreur de ma part car je n’ai pas consulté récemment le site de la CEF, cela n’y était pas, il fallait aller sur le site indépendant (de laïcs) et d’ailleurs très bien fait “Paix Ligurgique”.
Cette non mention faisait penser que la messe en latin pour faire court était toujours illégale. Par terrible pour un portail officiel….de l’Église catholique en France.