Jean Madiran l’a annoncé récemment dans Présent : les éditions DMM viennent de rééditer Jules l’imposteur (178 pages,18€) de François Brigneau, décédé le 9 avril dernier. Jules l’imposteur, c’est Jules Ferry, maître de l’école laïque et grand homme inspirateur de la présidence normale de François Hollande. Or Jules Ferry, ainsi que les Grévy, Buisson, Sée, dont Brigneau dresse aussi (au vitriol) le portrait, est profondément habité par la haine de l’Église.
Polémiste talentueux, François Brigneau s’est fait ici historien, mais il n’a pas abandonné un seul instant la force de sa plume. Comme il l’écrit lui-même, il n’a pas lésiné sur les citations, mais en nous offrant un livre vivant, comme celui de Bernanos sur Drumont. Il montre bien la présence constante de la franc-maçonnerie dans cette guerre contre l’Église catholique et l’école catholique.
Il faut évidemment lire les 140 premières pages de ce livre (ainsi que la préface de Madiran sur la République du Panthéon), mais il ne faut pas mettre de côté les dernières du livre. Laissant l’historien d’autrui, Brigneau se fait historien de lui-même et de sa famille. Quel rapport avec le sujet ? Son père était instituteur et lui-même fut un enfant de la laïque. Dans une famille partagée entre « blanc » et « bleu »,Brigneau ne fut jamais élevé comme un catholique. Il écrit à la fin de ce livre :
Même si, un jour, conduit par la réflexion de Charles Maurras et la foi de mes amis je retrouve l’Église traditionnelle de ma patrie et de mes ancêtres, jamais je ne ressentirai cette émotion, cette ferveur que donne seule l’enfance catholique. Jamais je ne serai le catholique que j’aurais aimé être, de nature et de sentiment, sans grands tourments d’esprit, dans la banalité des certitudes. C’est la grande victoire de Jules Ferry, l’imposteur.
Tout est dit !
Dans un recension parue lors de la première édition dans la très sérieuse revue Archives des sciences sociales des religions (1982, volume 53, numéro 2), Emile Poulat écrit de l’ouvrage de Brigneau qu’il s’agit
D’un livre brûlant, haut en couleur, où l’histoire devient épique, restituant ce que fut la guerre religieuse et scolaire de ce temps, avec une information que délaissent souvent les livres d’histoire, même s’ils ont un plus grand souci de vérification et de justification. Il irritera : du moins rappelle-t-il que l’histoire n’est pas faite seulement de documents, mais d’abord d’hommes.
Que sont beaux les mots employés par François Brigneau concernant “l’enfance catholique qu’il n’a pas eu et qui lui a manqué! Jules l’imposteur est responsable de ce malheur de tant de personnes. J’ai eu une enfance catholique pour laquelle je remercie DIEU de nous avoir donné des prêtres, des religieuses, des religieux qui nous ont éduqué. Mes enfants “7” et mes 24 petits enfants n’ont pas ce bonheur. Le concile vatican 2 a fait disparaître les formateurs – éducateurs religieux et cette magnifique liturgie qui a pieusement baigné notre enfance.
A maintes reprises dans mon existence ,j’ai pu constater l’effrayante naiveté d’un tres grand nombre de catholiques.
Si la naiveté d’un enfant peut se comprendre,
celle d’un adulte est le signe d’une défaillance grave.
Les gens pervers ont un besoin vital de la proximlité
des naifs qui n’ont strictement rien compris
a la realité des “jeux” de pouvoirs.
Ainsi,la naiveté d’un adulte est plus grave encore que la perversion du pervers,car le pervers ne peut exister et repandre sa perversité sans l’aide passive des naifs.
Plus grave encore ,le cas des naifs qui ensuite s’enferment dans le deni du reel plutot que de reconnaitre leurs fautes et defaillances.
Parmi les catholiques,on peut parler d’une forme
de catho-cruchisme.
L’Eglise depuis le concordat s’est trouvée mélée à la politique et prisonnière du pouvoir en place; et objet de haine lorsque les francs maçons ont gouverné; après les lois de séparation le Pape s’est exclamé “l’Eglise est ruinée mais libre” et ce qui se passe en Chine donne à réfléchir
@ STEYER Jean-Martin :
Il est toujours faisable d’avoir cet enseignement en allant dans les paroisses traditionalistes.
Je le constate tous les dimanches pendant l’année scolaire. (en dehors de ses périodes, il n’y a pas de caté comme chacun le sait)
@ charles :
Voyons voyons, un peut de charité chrétienne !
Il n’y a pas de catho-cruchisme, mais de fidèles qui comme le nom l’indique, sont fidèles à la pensée qui leurs a été enseigné, pas plus ni moins ; et Vatican II n’a pas arrangé les choses avec les soi-disant mises au goût du jour. Ce sont des fidèles perdus dans les réformes liturgiques, voir des chants accompagnés à la guitare mal jouée ou tout autre instrument et des laïques dans le cœur lors de l’office dominical…