CNS (Catholic News Service), l’agence de presse américaine « dépendant » de la conférence des évêques américains ( USCCB ) a publié hier une dépêche qui sous la signature de Carol Glatz apporte quelques précisions intéressantes concernant la nomination de Mgr Di Noia au nouveau poste de vice-président de la commission Ecclesia Dei.
CNS a pu obtenir de ce dernier quelques renseignements importants, qui éclairent éventuellement le sens de sa nomination. Mgr Di Noia a, en effet, déclaré à Catholic News Service que le Vatican a besoin d’aider les gens qui ont de forts désaccords vis-à-vis du concile, et de considérer
« que ces désaccords ne doivent pas [nous] diviser ou nous éloigner de la table commune de la Communion (…) Il est possible d’avoir des désaccords théologiques tout en demeurant dans la communion avec le siège de Pierre (…) Ce que nous disons, pour partie, c’est que quand vous lisez les documents [du concile de Vatican II], vous ne pouvez pas les lire du point de vue de quelques évêques progressistes qui ont pu participer [au concile], vous devez les lire au pied de la lettre (…) Du fait que le Saint Esprit guide l’Église, ces documents ne peuvent être en rupture avec la tradition ».
L’affirmation que les désaccords théologiques sont possibles tout en demeurant dans la communion avec le Pape est la ligne adoptée, semble-t-il, par le pape Benoît XVI, notamment dans le cadre de la réconciliation avec la Fraternité Saint-Pie X. Cette ligne (non affirmée aussi explicitement, à la romaine) a été oubliée, volontairement ou non ?, lors de la dernière rencontre de Mgr Fellay avec ses interlocuteurs romains, soucieux pour leur part, semble-t-il, de le faire entrer dans un « unanimisme » théologique (et liturgique) qu’il ne pouvait que refuser. La nomination de Mgr Di Noia serait dans le cas où cette hypothèse s’avère juste l’amorce d’un retour à la ligne adoptée par Benoît XVI.
La question pendante est celle de savoir si les déclarations de Mgr Di Noia, rapportées par CNS, correspondent bien à la ligne Benoît XVI ? Déjà en 1988, dans sa célèbre conférence aux évêques du Chili, prononcée après les sacres épiscopaux par Mgr Lefebvre, celui qui était encore le cardinal Ratzinger notait une tendance de fond existant chez les chrétiens progressistes et donnait à l’inverse une ligne d’interprétation :
C’est une contradiction patente de voir que ceux-là qui n’ont laissé passer aucune occasion de faire savoir au monde leur désobéissance au pape et aux déclarations magistèrielles des vingt dernières années, ce sont eux qui viennent maintenant juger trop molle cette attitude (celle du Saint-Siège, ndlr) et veulent que l’on exige une obéissance millimétrique à Vatican II. (…) La vérité est que le Concile n’a défini aucun dogme et a voulu consciemment s’exprimer à un niveau plus modeste, simplement comme un concile pastoral. Pourtant, nombreux sont ceux qui l’interprètent comme s’il était presque le super-dogme qui ôte toute importance au reste. (traduction parue de La Pensée catholique, n°237, novembre-décembre 1988).
Si tout cela est vrai : tant mieux. Pourtant, le 2d assistant de Mgr Fellay est venu dire à Suresnes le 21 juin que c’était le pape lui-même qui avait corrigé le texte du 13 juin dans un sens restrictif et inacceptable pour la FSSPX. Est-il lui-aussi comme feu Paul VI une sorte de Janus bifrons?
Je ne pense pas que le pape Benoît XVI renie son texte de 1988 aussi je pense que les négociateurs qui ont voulu imposer à Mgr Fellay “de le faire entrer dans un « unanimisme » théologique (et liturgique) qu’il ne pouvait que refuser” ou bien – et c’est certes peu probable – désobéissaient ouvertement au pape ou au moins agissaient à l’encontre de ses intentions, ou bien — et à mon avis c’est le plus probable – tentaient, avec l’accord du pape ou du moins en pensant agir selon ses intentions, d’explorer les limites des concessions que Mgr Fellay pouvait accepter en allant sciemment plus loin que ces limites probables. C’est un procédé courant dans toute négociation !
Anne Lys
Un peu d’humilité de la part des progressistes et les difficultés disparaitront
on lit dans la bible que l’on reconnait un arbre à ses fruits; à voir l’état de la France chrétienne qui s’apprète même à supprimer ses fêtes chrétiennes il serait temps de préparer l’avenir en se souvenant du passé