Patrick Pullicino |
L’accusation est énorme, et d’autant plus grave qu’elle émane d’une sommité de monde médical britannique. Le Pr Patrick Pullicino, professeur de neurosciences cliniques dans plusieurs facultés britanniques et américaines, a déclaré selon le Daily Mail que des médecins du NHS (National Health Service) mettent chaque prématurément fin à la vie de milliers de vieillards parce qu’ils sont difficiles à gérer ou parce que les hôpitaux manquent de lits.
Plus précisément, il les accuse d’avoir transformer un protocole controversé, celui du Liverpool Care Pathway surnomme « chemin de la mort » (death pathway) en moyen discret d’euthanasie des vieillards. (J’y avais consacré un article dans Présent en 2009 que je viens de mettre en ligne ici : il s’agit d’une forme de sédation palliative.)
Le Pr Pullicino accuse les soignants de démarrer souvent le protocole prévu pour les patients en phase terminale alors qu’ils manquent de données claires et certaines pour le justifier.
Le care pathway est supposé être utilisé lorsque le patient est en phase terminale, que le médecin estime toute amélioration impossible et que la mort est imminente. Il peut comprendre l’arrêt du traitement – y compris l’administration d’eau et de nourriture – et la sédation profonde. Cela se justifie pour éviter au patient des souffrances violentes au moment de la mort. Mais devient un procédé euthanasique dès lors qu’il a pour objectif la mort du patient.
Tel qu’il est employé au Royaume-Uni, le protocole entraîne la mort en 33 heures en moyenne.
Sur les 450.000 morts annuelles qui y ont lieu tous les ans dans le cadre d’une hospitalisation ou de soins assurés par la NHS, environ 130.000 meurent à la suite de la mise en place du care pathway, qui précisément fait le contraire de ce qu’il dit, puisqu’il consiste à ne plus soigner.
Pour le Pr Pullicino, ce sont bien trop souvent des patients qui pourraient vivre plus longtemps qui sont précipités dans ce protocole qui est devenu, a-t-il dit, « un chemin de mort assistée plutôt qu’un chemin de soins ».Le médecin a précisé qu’il était lui-même intervenu en personne pour qu’on enlève du chemin de la mort un patient de 71 ans, souffrant d’une pneumonie et d’épilepsie, et que celui-ci avait ensuite été soigné avec succès : preuve, dit le Pr Pullicino, que l’affirmation selon laquelle ce patient n’avait plus que quelques heures ou jours à vivre était « manifestement fausse ».
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