L’historien Yves Chiron, certainement bien connu des lecteurs de Riposte Catholique pour ses travaux historiques mais aussi pour ses commentaires concernant l’actualité religieuse, vient de publier aux éditions Artège une nouvelle biographie religieuse consacrée à Louis-Edouard Cestac (246 pages, 18,90€).
Qui est l’abbé Cestac (1801-1868) ? Fondateur de la Congrégation des Servantes de Marie (plus de 900 religieuses à sa mort en 1868) et des Bernardines, leur branche contemplative, l’abbé Louis-Edouard Cestac se montra profondément touché, révolté même, par les conditions misérables dans lesquelles vivaient les enfants, les mendiantes et les prostituées dans le diocèse de Bayonne. C’est pour les sortir de cette misère matérielle, physique, morale et spirituelle que l’abbé Cestac accueillit les uns et les autres et traça un chemin de rédemption.
Cela n’alla pas sans mal ni difficulté. Après avoir accueilli des orphelins et des mendiants, il alla jusqu’à recueillir deux prostituées dont l’une était venue pour se convertir et l’autre simplement pour accompagner la première trop timide à l’idée d’affronter l’homme de Dieu. On cria au scandale ; on parla de folie, mais petit à petit l’abbé Cestac et sa collaboratrice, Gracieuse Bodin, mirent au point le règlement de vie des pénitentes.
Dans sa préface, Mgr Aillet, évêque de Bayonne, qui a souhaité cette biographie, met bien en avant que la charité de l’abbé Cestac s’appuyait sur une forte dévotion envers la Vierge Marie et sur une intimité avec la Mère de Dieu. Yves Chiron développe d’ailleurs tout un chapitre sur la spiritualité mariale de l’abbé Cestac et de ses fondations. Il donne ainsi un aperçu général de la vie d’un homme au service de Dieu et du prochain, ne restant pas centré uniquement sur son action, mais montrant les fondements spirituels de celle-ci. L’œuvre de l’abbé Cestac fut une œuvre sociale, fondée sur la foi, l’espérance et la charité, entièrement tournée vers le service de Dieu dans le prochain, et non pas une action seulement naturaliste.
L’oeuvre de l’abbé Cestac a une autre envergure que les simples redistributions motivées par “il faut prendre aux riches pour donner aux pauvres” cet abbé a su être écouté pour réussir