La “une” de juin d’une revue pour la vie en Argentine |
La petite fille sur la photo aura bientôt un an. Elle n’aurait pas dû naître. Enfin, si l’on avait fait confiance aux féministes qui se mobilisent toujours dans ces cas-là. Et si sa maman, une adolescente, avait profité de l’article 68 du code pénal argentin, qui « justifie » l’avortement quand l’enfant à naître est le fruit d’un viol. Condition qui vient d’être assouplie par la Cour suprême argentine qui affirme superflue toute décision de justice pour autoriser l’avortement dans ces circonstances.
La petite fille sur la photo s’appelle Luz Maria, et elle est aujourd’hui la joie de sa famille. Sur la photo, elle dans les bras de sa tante. C’est une petite rescapée : tant de personnes, tant d’organismes s’étaient liguées pour qu’elle ne voie pas le jour ! Il y avait des groupes de « défenseurs des droits de l’homme », la presse, bien sûr et jusqu’aux représentants du gouvernement local de la province de Misiones qui poussaient la famille de la jeune fille enceinte à faire avorter celle-ci.
C’est la Red Federal de Familias (réseau fédéral des familles) qui s’est mobilisée l’an dernier pour que Luz Maria vive. Si bien que la famille, prête à accepter l’irréparable, s’est désistée in extremis de la demande d’avortement introduite en son nom.
Julieta Lardies, la déléguée – toute jeune – du Réseau, raconte dans la revue Revista Familia y Vida le combat qu’elle a mené pour sauver cette petite vie. La famille du bébé s’exprime aussi, pour dire ce qu’elle pense aujourd’hui de l’avortement, ce qui s’est vraiment passé, comment on a fait pression sur elle, et qui, en fin de compte, l’a véritablement aidée.
Aider ? C’est ce que proposa et ce que fit Julieta Lardies. Alors que les journaux s’enflammaient pour réclamer la vie de Luz Maria, elle publia, avec une autre déléguée du Réseau, une lettre ouverte pour supplier qu’on ne tue pas l’enfant. Au nom de sa vie, mais aussi pour la mère qui porte les conséquences physiques et psychiques de l’avortement. Julieta Lardies proposait de l’aide : l’aide de psychologues pour l’aider à traverser l’épreuve, de médecins pour que sa grossesse soit bien suivie, et même, si la jeune maman le voulait, des parents prêts à adopter l’enfant à sa naissance. S’adressant à l’adolescente et à ses proches, la lettre disait :
« Nous voulons qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls, que nous comprenons leur douleur et leur angoisse, mais nous voulons aussi qu’ils sachent qu’éliminer l’enfant ne résoudra rien : au contraire, c’est un décision dont tôt ou tard les femmes se repentent, mais quand il n’y a plus moyen de revenir en arrière (c’est ce que dit l’expérience de personnes qui travaillent jour après jour avec des femmes qui doivent porter pour la vie le poids d’avoir tué leurs propres enfants). (…)
Nous voulons te demander à toi, jeune fille qui te trouves dans cette situation difficile, de nous permettre de t’aider ; nous savons ta souffrance et nous voulons le mieux pour toi et pour ce bébé que tu portes en toi, nous voulons que tu connaisses le témoignage de jeunes comme toi qui se sont trouvées dans des situations semblables à celle que tu vis, et qui aujourd’hui ne regrettent pas d’avoir laissé naître leur enfant. Quand il naîtra, tu pourras l’élever ou le confier à l’adoption, personne remettra alors en cause ta décision parce que tu auras agi avec courage en respectant le droit de cet enfant. Le tuer serait injuste (lui n’est coupable de rien et on ne peut pas gommer l’horrible crime du viol en commentant à son tour le crime de supprimer la vie de cette petite personne). Aie le courage de dire “oui” à la vie… et compte sur nous. Sa vie est entre tes mains. »
Le message fut entendu.
Et finalement, la famille de Luz Maria a préféré garder ce bébé devenu enfant du bonheur.
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