Voici une histoire comme je les aime et dont le monde catholique et pro-vie américain nous fournit tant d’épisodes…
Né en 1975, Brad Fischetti avait lancé en 1995 avec deux de ses jeunes compatriotes de Fall River (Massachussetts) un “Boy Band”, Lyte Funky Ones, de style pop/rap qui, après des débuts très modestes, se transforma en une machine à succès. Le premier album du groupe se vendit à 2,5 millions d’exemplaires, et, en 1999, une seule chanson « Summer Girl » trouva 1,5 million d’acheteurs… Télévisions, radios, récompenses de toutes sortes, innombrables concerts (230 pour la seule année 2000 !)… Un remarquable succès jusqu’en l’année 2002 où le groupe se disperse, puis tente, sans succès, de se reconstituer en 2009… L’aventure de Lyte Funky Ones est achevée, mais celle de Brad Fischetti commençait…
Baptisé catholique et élevé dans une famille catholique, Brad Fischetti, sans doute grisé par cet univers de l’industrie musicale et du spectacle qui n’est pas généralement le lieu propice à l’émergence des vertus héroïques, perdit peu à peu la foi. Elle allait revenir dans des circonstances tragiques. Un jour d’été, lors qu’il avait organisé pour quelques membres de l’équipe du Boy Band une grande virée dans un camping-car loué, un des participants, une jeune fille atteinte d’un cancer à évolution lente, fit un malaise respiratoire. Brad la conduisit au service d’urgence du plus proche hôpital qui était fort modeste et mal équipé. Le médecin urgentiste voulut appeler un chirurgien pour tenter de faire l’ablation des tumeurs cancéreuses. Brad n’avait pas confiance et décida de pousser vers un autre hôpital de bonne réputation mais qui se trouvait à sept heures de route ! La nuit tomba. La pluie aussi. Au bout de plusieurs heures de route étroite et montagneuse, Brad avait perdu son chemin, et la jeune femme gémissait sur la banquette arrière malgré les médicaments antidouleur que le service d’urgence lui avait procurés. Il était 3 h du matin et, comble de malchance, le camping-car s’embourba. Brad, épuisé et désespéré, sortit du véhicule sous une pluie battante, il leva les yeux vers le ciel et dit : « Seigneur, si tu peux me sortir de cette situation, je ne te tournerai plus jamais le dos ». Brad réussit à sortir le véhicule de l’ornière et finit par arriver à l’hôpital où la jeune fille peut recevoir des soins appropriés. Ce fut l’étape décisive sur le chemin de sa conversion religieuse.
L’autre étape fut celle de sa conversion à la défense de la vie.
Brad était indifférent aux questions de l’avortement. Pour lui, un embryon c’était comme « un grain de riz », quelque chose sans importance. Or, il allait comprendre que ce quelque chose était quelqu’un… Dieu l’appela à utiliser ce qui lui restait de notoriété auprès de son ancien public de jeunes filles et commença un travail de « sidewalk counseling » (conseiller de trottoir) devant un avortoir d’Orlando (Floride) où se perpétraient des avortements jusqu’à 24 voire 30 semaines de grossesse ! Un engagement qui lui a valu bien des quolibets et des insultes de la part de journaux qui autrefois l’encensaient. Cela laisse Brad indifférent : « Je suis un homme, je suis un père, je suis chrétien, je suis pro-vie ». Et il est aussi le directeur musical de la paroisse Corpus Christi de Celebration (Floride)…
(Le témoignage complet de Brad Fischetti a été recueilli par Jill Stanek)