Extrait de l‘homélie de Mgr Castet lors de la messe d’ordination de plusieurs diacres en vue du sacerdoce de la Fraternité St Pierre, le 12 mai :
“l’état diaconal dans lequel vous entrez maintenant ne constitue pas une simple étape, transitoire. Vous demeurerez diacres toute votre vie, même au lendemain de votre ordination sacerdotale. Vous exercerez ce ministère dans l’état du célibat consacré, que vous choisissez librement aujourd’hui. Confortés par l’expérience spirituelle de l’Église et le témoignage des saints, avec la grâce de Dieu, vous vivrez cet état comme un signe de la charité pastorale et une source de fécondité apostolique. Vous demeurerez ainsi plus fermement attachés au Seigneur d’un cœur sans partage. […]
Mon interrogation sur la capacité du disciple à pouvoir réussir quelque chose par ses propres moyens repose sur la Parole même du Christ :
« Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter du fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15, 5)
Les saints Nérée, Achille Domitille et Pancrace dont nous célébrons aujourd’hui la fête, vous ressemblaient. Ils ont répondu à l’appel du Seigneur, qui les a conduits là où il voulait. Ils ont réalisé dans leur vie cette annonce de Jésus à Pierre :
« Amen, Amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller où tu voulais ; quand tu seras devenu vieux, tu étendras les mains et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » (Jn 21, 18).
Si les saints Nérée, Achille, Domitille et Pancrace sont devenus martyrs, ils le sont par la force que seul le Christ donne pour nous pétrir et nous façonner en fonction de la vocation spécifique de chacun d’entre nous. Devenus ainsi martyrs par la grâce venue du Christ, ils ont manifesté que la fidélité au Maître doit devenir l’épreuve de nos actes, de nos œuvres et de nos vies qui, en un mot, doivent être le signe même de ce désir de Dieu qui nous habite et dont nous sommes marqués. […]
Pour servir le Christ, abandonnez-vous donc entre ses mains. Vous n’y parviendrez pas sans une vie spirituelle faite de don de soi, et d’attachement profond et vivifiant à la personne du Christ. Ce don de soi et cet attachement au Christ, vous les vérifierez vous-mêmes par votre adhésion totale à son Église et à son enseignement. […]“