Le dernier numéro de « Carnets spirituels, le bulletin de l’association du R.P. de Chivré est un numéro spécial entièrement consacré à sainte Jeanne d’Arc. L’éditorial est signé de l’abbé Michel Simoulin qui écrit notamment :
« Par naissance, par éducation et par grâce, son amour (celui du Père de Chivré) pour la France était charnel tout autant que spirituel, et tout ce qui touchait à sa patrie faisait vibrer son cœur et son âme. Son frère aîné, Bernard, engagé volontaire à 19 ans, était mort pour la France le 28 mai 1918, et au long de sa longue vie, le Père aimera les cœurs de soldat, qu’il sentait battre comme des cœurs chrétiens ».
Celui de Jeanne d’Arc était à la fois un cœur de chrétien et un cœur de soldat, ou, plus simplement,un cœur de soldat chrétien. Ce modeste numéro spécial contient une prière du Père de Chivré à Jeanne d’Arc ainsi que quatre homélies. Il rappelle notamment que la sainte de la Patrie était une paysanne, ce qui lui a donné un sens du réel :
– « Sens de la terre et du ciel ;
– De l’amour et du sacrifice
– De l’intelligence et du sensible ;
– De la création et du créateur. »
Il montre également le paradoxe de Dieu en action à travers Jeanne :
« Là où il aurait fallu un homme, Dieu envoie une jeune fille. Tous souhaiteraient un génie, Dieu envoie l’ignorance, l’impuissance. Mais cette enfant vaut à elle seule tous les États-Majors car Dieu y a établi son quartier-général. »
Il voit encore en Jeanne « la gloire de la femme » et le « sourire de Dieu ». Tout est dit !
Le R.P. Michel de Chivré (1902-1984), ancien responsable Scouts de France (totémisé Gazelle tranquille), est entré au noviciat des frères prêcheurs en 1928, ordonné en 1934 et décédé le Jeudi Saint 1984 à Fanjeaux. Mais ce serait trop peu dire que de se limiter à cela. Voici ce qu’écrivait Jean Madiran, à propos du Père de Chivré, dans le numéro 286 d’Itinéraires, en introduction à l’article de dom Marie-Benoît consacré au dominicain :
« Le Père Bernard-Marie de Chivré aura été, comme le Père Calmel, l’image exemplaire d’un religieux dominicain ayant subi une continuelle persécution ecclésiastique pour sa fidélité.
Fidèle aux traditions et à la vocation de son Ordre ; fidèle à la théologie du Docteur commun de l’Église, saint Thomas d’Aquin ; fidèle à la dévotion dominicaine à la Vierge Marie, fidèle au chapelet, le P. de Chivré a été persécuté surtout pour son inébranlable fidélité, dans le rite dominicain, à la messe catholique traditionnelle, latine et grégorienne.
(…)
Avant d’être persécuté pour sa fidélité à la messe, le P. de Chivré était déjà mortellement suspect pour son amitié militante à l’égard d’ITINÉRAIRES.
Cette longue amitié militante a commencé avec la naissance de la revue, et le P. de Chivré l’a maintenue jusqu’à sa mort.
C’était une grande partie de sa pensée, de sa préoccupation, de sa sollicitude ; de sa vie.
Je la mentionne dans un sentiment de gratitude, – et aussi parce qu’il n’aurait point aimé qu’on la passe sous silence. Elle manquerait à son portrait ; et aux motifs de sa persécution. »
L’Association du Révèrend Père de Chivré (Le Cammazou, 11270 Fanjeaux) a édité plusieurs livres de textes du Père Michel de Chivré. Un catalogue est disponible. On peut prendre contact avec l’association par courrier électronique (association.rpdechivre@orange.fr) ou par le site Internet : http://rp-de-chivre.asso.fr