De la conception à la mort naturelle…
Lors d’un colloque international qui a réuni des représentants de mouvements et de médias pro-vie de dix pays d’Europe et d’Amérique, ce week-end à Lisbonne, les différents intervenants ont focalisé sur la stratégie à adopter contre l’avortement et les lois qui le légalisent. Pour le Portugal, la ligne définie emporte l’adhésion de plusieurs composantes du mouvement : il s’agit d’obtenir un nouveau référendum pour renverser celui qui a abouti à la loi d’avortement en 2007.
Le groupe « Pro-referendo Vida », qui a été créé récemment à cette fin, a déjà obtenu quelque 33.000 signatures sur les 75.000 nécessaires à l’ouverture d’un débat à l’Assemblée nationale dans le cadre du référendum d’initiative populaire. La tenue du référendum n’est pas alors automatique mais soumise à la décision des élus.
Le responsable du mouvement, Luis Botelho, estime cependant que la démarche doit aboutir : lors des dernières élections qui ont porté Pedro Passos Coelho au poste de Premier ministre, celui-ci c’était engagé au cours de la campagne à ne pas bloquer une initiative de référendum sur l’avortement dès lors qu’elle recueillerait le nombre suffisant de signatures. Luis Botelho a rappelé lors d’une conférence de presse, vendredi, que beaucoup d’électeurs s’étaient déterminés en fonction de cette promesse en faveur du candidat social-démocrate.
Leur « unité interne » renforcée par le colloque de la semaine dernière, les porteurs du projet ont décidé d’accélérer la récolte de signatures en l’étendant à l’ensemble du Portugal, non sans provoquer dans le même temps un grand débat national. Celui-ci ne se bornera pas à la question de l’avortement, mais portera sur la crise qui frappe très durement le Portugal et qui s’aggrave avec nombre de problèmes persistants comme « le non-renouvellement des générations », souligne Botelho. Celui-ci dénonce également le fait que le nouveau gouvernement n’a pas pris les mesures promises en faveur des familles : « C’est plutôt le contraire, puisque l’on a démantelé des aides aux mères », a-t-il souligné.
Il a encore noté que les stratégies et initiatives anti-avortement varient d’un pays à l’autre : de fait, ce ne sont pas seulement les contextes juridiques et politiques qui changent, mais aussi les mentalités.
Le Portugal pourra-t-il renverser l’avortement de la même manière que celui-ci a réussi à s’imposer, par un référendum qui devra mobiliser au moins 50 % de la population pour être pris en compte ? Cela reste à voir : en 2007, la campagne avait été importante, mais axée sur les valeurs positives de la vie et finalement très lisse. A pareille époque, un référendum en Irlande avait rejeté la mise à mort légale des tout-petits – au message pro-vie, on n’avait pas hésité à ajouter des thèmes plus « durs » montrant la réalité de l’avortement.
Les mentalités diffèrent sans doute. Mais n’est-il pas important de noter que la stratégie des pro-mort est toujours à peu près la même dans le monde entier ?
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