Le pape Benoît XVI, lors de l’audience accordée à un nouveau groupe de prélats américains en visite ad limina à Rome le 4 mai, leur a adressé un discours – que le site officiel du Saint Siège date curieusement du lendemain – centré sur l’enseignement catholique. La délégation épiscopale était composée de prélats de la Région XIII : NN.SS Michael J. Sheedan, archevêque de Santa Fe (Nouveau Mexique) , James S. Wall, évêque de Gallup (Nouveau Mexique), Ricardo Ramirez, évêque de Las Cruces (Nouveau Mexique), Thomas J. Olmsted, évêque de Phoenix (Arizona) accompagné de son auxiliaire Eduardo A. Nevares, Gerald F. Kikanas, évêque de Tucson (Arizona), James D. Conley, auxiliaire et administrateur apostolique de l’archidiocèse de Denver (Colorado), Paul D. Etienne, évêque de Cheyenne (Wyoming), Michael J. Sheridan, évêque de Colorado Springs (Colorado) et Fernando Isern, évêque de Pueblo (Colorado). Dans ce discours, le pape insiste, pour le déplorer, sur le fait que nombre d’enseignants de théologie des collèges et universités catholiques des États-Unis, professent davantage leur opinions théologiques personnelles que la théologie de l’Église catholique, et n’hésite pas à parler de « dissidence apparente » compromettant « l’autorité » de l’Église… Chacun aura compris que ce discours ne s’adresse pas qu’à la dizaine de prélats américains présents autour du Saint Père le 4 mai, mais à tous le corps épiscopal des États-Unis et, pour tout dire, aux évêques du monde entier…
« Au niveau de l’éducation supérieure, beaucoup d’entre vous ont indiqué une reconnaissance croissante de la part des collèges et des universités catholique du besoin de réaffirmer leur identité propre en fidélité à leurs idéaux fondateurs et à la mission de l’Église au service de l’Évangile. Toutefois, il reste beaucoup à faire, particulièrement dans ces domaines de base comme la conformité avec le mandat fixé dans le Canon 812 [Les personnes qui enseignent les disciplines théologiques en tout institut d’études supérieures doivent avoir un mandat de l’autorité ecclésiastique compétente] pour ceux qui enseignent des disciplines théologiques. L’importance de cette norme canonique comme expression tangible de communion ecclésiale et de solidarité dans l’apostolat éducatif de l’Église devient d’autant plus évidente si nous considérons la confusion créée par les cas de dissidence apparente entre quelques représentants d’institutions catholiques et la direction pastorale de l’Église: une telle discorde nuit au témoignage de l’Église et, comme l’expérience l’a montré, peut facilement être exploitée pour compromettre son autorité et sa liberté ».