Americatho a été le premier blogue francophone à vous signaler, dès le 18 mars dernier, le tête-à-tête
impromptu la veille à la Maison Blanche entre Obama et le cardinal Francis George, président de la Conférence des évêques américains (USCCB). Pendant que se déroulait
cet entretien, le cardinal avait fait mettre en ligne une vidéo où il mettait en garde l’administration américaine contre une dérive vers « le despotisme » au cas où la « clause de
conscience » serait attaquée. Vous trouverez ici tous les détails.
Le cardinal George vient de revenir sur cet entretien lors d’une session de questions/réponses qui a suivi le discours qu’il a tenu le 21 avril dernier devant 200 prêtres des sept diocèses
de Louisiane, à l’occasion de leur convention. Le président de l’USCCB leur a donné « une évaluation sincère » de cet entretien selon Catholic News Service [1], espérant qu’Obama aura bien compris que l’Église
catholique n’abandonnera pas le combat pour la vie.
Voici quelques-uns de ses commentaires.
« Je pense que pour ce qui est du problème de la vie, [Obama] est du mauvais côté (…) Je pense qu’il a des dettes politiques à payer et qu’il est en train de les rembourser. C’est difficile
de ne pas être d’accord avec lui parce qu’il ne cesse de vous dire qu’il est d’accord avec vous. Peut-être que c’est de la politique. Je crois qu’il veut sincèrement être d’accord avec vous. Et
alors vous devez lui dire encore et encore : “Non, M. le Président, nous ne sommes pas d’accord [sur l’avortement]”. Mais on peut être d’accord sur beaucoup de choses, et nous le sommes, et c’est
pourquoi il y a beaucoup d’espoir. Je pense que nous devons prier pour lui tous les jours. » Le cardinal a abordé avec lui la question de l’abolition de la Mexico City Policy qui
permet désormais le financement sur fonds fédéraux de l’avortement à l’étranger. « Il m’a dit que nous n’exportions pas l’avortement. Je lui ai dit : “ Si, nous le faisons”. Il me répond :
“Je sais que j’ai un certain nombre de choses à faire là… Mais soyez patient, et vous verrez que le modèle changera”. Je lui ai répondu : “M. le Président, vous ne nous avez rien donné sinon de
mauvais signaux sur cette question”. Enfin, nous verrons bien, mais je ne n’ai pas autant d’espoir aujourd’hui que j’en avais au moment de son élection ».
Pour le cardinal George, cette question de l’avortement – qui semble bien avoir été le thème principal de son entretien avec Obama – a quelque chose à voir avec le débat sur
l’esclavage qui a opposé, en 1858, lors de l’élection pour le poste de sénateur de l’Illinois, Abraham Lincoln et Stephen Douglas : le premier était pour l’abolition de l’esclavage,
le second favorable à son maintien, ce qui, rapporté au problème de l’avortement, revient à la question pour ou contre l’abolition du “droit” à l’avortement : « C’est un problème qui
divise la société, et sur ce problème nous sommes du côté d’Abraham Lincoln et lui [Obama] est du côté de Stephen Douglas, et il n’aime pas qu’on le lui dise, mais pourtant c’est bien de ce
côté-là qu’il est ».
Ce sont là des confidences fort intéressantes en ce qu’elles montrent combien la bienveillance a priori – et fort naïve, une naïveté encore perceptible dans ses commentaires – du
cardinal George pour Obama s’est lentement érodée pour glisser vers la méfiance.
impromptu la veille à la Maison Blanche entre Obama et le cardinal Francis George, président de la Conférence des évêques américains (USCCB). Pendant que se déroulait
cet entretien, le cardinal avait fait mettre en ligne une vidéo où il mettait en garde l’administration américaine contre une dérive vers « le despotisme » au cas où la « clause de
conscience » serait attaquée. Vous trouverez ici tous les détails.
Le cardinal George vient de revenir sur cet entretien lors d’une session de questions/réponses qui a suivi le discours qu’il a tenu le 21 avril dernier devant 200 prêtres des sept diocèses
de Louisiane, à l’occasion de leur convention. Le président de l’USCCB leur a donné « une évaluation sincère » de cet entretien selon Catholic News Service [1], espérant qu’Obama aura bien compris que l’Église
catholique n’abandonnera pas le combat pour la vie.
Voici quelques-uns de ses commentaires.
« Je pense que pour ce qui est du problème de la vie, [Obama] est du mauvais côté (…) Je pense qu’il a des dettes politiques à payer et qu’il est en train de les rembourser. C’est difficile
de ne pas être d’accord avec lui parce qu’il ne cesse de vous dire qu’il est d’accord avec vous. Peut-être que c’est de la politique. Je crois qu’il veut sincèrement être d’accord avec vous. Et
alors vous devez lui dire encore et encore : “Non, M. le Président, nous ne sommes pas d’accord [sur l’avortement]”. Mais on peut être d’accord sur beaucoup de choses, et nous le sommes, et c’est
pourquoi il y a beaucoup d’espoir. Je pense que nous devons prier pour lui tous les jours. » Le cardinal a abordé avec lui la question de l’abolition de la Mexico City Policy qui
permet désormais le financement sur fonds fédéraux de l’avortement à l’étranger. « Il m’a dit que nous n’exportions pas l’avortement. Je lui ai dit : “ Si, nous le faisons”. Il me répond :
“Je sais que j’ai un certain nombre de choses à faire là… Mais soyez patient, et vous verrez que le modèle changera”. Je lui ai répondu : “M. le Président, vous ne nous avez rien donné sinon de
mauvais signaux sur cette question”. Enfin, nous verrons bien, mais je ne n’ai pas autant d’espoir aujourd’hui que j’en avais au moment de son élection ».
Pour le cardinal George, cette question de l’avortement – qui semble bien avoir été le thème principal de son entretien avec Obama – a quelque chose à voir avec le débat sur
l’esclavage qui a opposé, en 1858, lors de l’élection pour le poste de sénateur de l’Illinois, Abraham Lincoln et Stephen Douglas : le premier était pour l’abolition de l’esclavage,
le second favorable à son maintien, ce qui, rapporté au problème de l’avortement, revient à la question pour ou contre l’abolition du “droit” à l’avortement : « C’est un problème qui
divise la société, et sur ce problème nous sommes du côté d’Abraham Lincoln et lui [Obama] est du côté de Stephen Douglas, et il n’aime pas qu’on le lui dise, mais pourtant c’est bien de ce
côté-là qu’il est ».
Ce sont là des confidences fort intéressantes en ce qu’elles montrent combien la bienveillance a priori – et fort naïve, une naïveté encore perceptible dans ses commentaires – du
cardinal George pour Obama s’est lentement érodée pour glisser vers la méfiance.
[1] Le service d’information de l’USCCB qui, curieusement, situe la date de cette rencontre George/Obama le 18 mars, alors qu’elle s’est bien tenue la
veille.