A défaut de trouver un évêque de France prêt à s’exprimer (pour ou contre) le rapprochement entre Rome et la FSSPX, le magazine Pèlerin a été chercher un évêque en retraite en la personne de Mgr Gérard Defois, évêque émérite de Lille :
“Les derniers événements qui nous ont été communiqués ne sont qu’une étape dans les discussions. On comprend bien la volonté du Saint-Siège de trouver une solution honorable pour chacun afin de ne pas faire durer inutilement le schisme. Le tout est de savoir en quels termes. Cela ne peut pas se faire au détriment des avancées du concile Vatican II, au risque de remettre en cause l’infaillibilité pontificale elle-même. D’un autre côté, pourquoi Mgr Fellay admettrait-il soudain d’éventuels accommodements ? De nombreux prêtres de la Fraternité ne veulent toujours pas d’un tel accord. Que serait alors le statut de la Fraternité si elle réintégrait l’Église catholique ? Quelle forme juridique nous garantirait qu’il y a une communion en profondeur ?”
“Les évêques du Concile ont toujours exprimé leur volonté de sauvegarder l’unité des chrétiens. Mais celle-ci ne peut se faire à n’importe quel prix. La conception de l’Église telle que le Concile l’a affirmée ne pose problème qu’aux membres de la Fraternité. Plus largement, je regrette la publicité excessive faite autour de ces discussions. Cela reste finalement un enjeu mineur pour l’Église d’aujourd’hui. La vraie priorité n’est-elle pas l’évangélisation des nouvelles générations évoluant dans une culture déchristianisée ? […] Je le répète : nous sommes là sur une question marginale, même si elle reste fortement symbolique.”
Nos évêques de France voient bien que Benoît XVI est déterminé et que cet accord devrait aboutir (Deo Gratias), alors, rongeant leur frein, ils adoptent la même attitude que lors de la publication du motu proprio Summorum Pontificum : le silence et l’ignorance délibérée, avec l’argument maintes fois ressorti (malgré les sondages de Paix Liturgique) : “ces gens là sont ultra-minoritaires” ! Bref : circulez il n’y a rien à voir et on ne change rien.