Comment comprendre le concile Vatican II ? Quel rôle a-t-il joué dans l’Église et que représente-t-il aujourd’hui ? Pour beaucoup, Vatican II est un tournant, si ce n’est un changement radical. En tout cas, au minimum ce que les Italiens appellent un “aggiornamento”. Et c’est précisément d’Italie qu’arrive un nouveau livre sur le concile, rédigé par le père Serafino Maria Lanzetta, directeur de la revue théologique des Franciscains de l’Immaculée, Fides Catholica, dont la thèse présentée à la faculté de théologie de Lugano porte précisément sur l’herméneutique du concile.
Étudier Vatican II, 50 ans après son ouverture, est une question qui divise. Comme le remarque le père Lanzetta :
Cela peut sembler étrange mais il est de plus en plus difficile de débattre et de dialoguer sereinement entre catholiques.
La raison à cette difficulté réside selon lui en grande partie dans l’approche moderne, si ce n’est post-moderne, de la question conciliaire. Du coup, l’approche du sujet dans son livre ne se veut pas historique mais bien théologique, pour aborder le concile Vatican II comme “l’un des différents conciles de l’Église, ni le seul ni le dernier”.
Avec l’écroulement des modèles culturels qui ont porté le concile, l’effacement de l’identité catholique – victime “du monde, de la modernité, de la politique, de l’anthropocentrisme” -, certains s’interrogent, à juste titre, sur ce qui n’a pas fonctionné. Et la réponse avancée par le père Lanzetta est claire :
Ce n’est pas la praxis qui ne fonctionne pas, mais les idées. Sans doute parce qu’elles manquent. Il manque un regard métaphysique sur Dieu et sur l’homme et cela nous empêche de nous attaquer au vrai problème.
En attendant que cet ouvrage trouve un éditeur de ce côté-ci des Alpes, en voici les références : Padre Serafino M. Lanzetta, Iuxta Modum – Il Vaticano II riletto alla luce della tradizione della Chiesa, éditions Cantagalli (Sienne).
La difficulté à débattre également réside dnas le fait que :
– le “progressiste” parle de “l’esprit” du Concile – c’est-à-dire de la façon dont le Concile se doit d’être interprété, alors que…
– en face de lui, on parle de ce qui est dit ou est écrit dans les textes du Concile.
Pour simplifier par ailleurs, le “progressiste” ne connaît pas bien les textes et croit souvent sincèrement qu’ils disent ce qui est appliqué – à tort – dans les paroisses (c’est “l’esprit” du concile).. ALORS QUE le catholique plus “traditionnaliste” lui reproche de ne pas appliquer ce qui était désiré et voulu par les Pères du Concile !
On a bien deux personnes sur deux planètes différentes : ce qui implique une crispation !
La recension de ce livre est intéressante et on se plaît à lire que le concile Vatican II n’est ni le premier, ni le dernier ! On croirait pourtant, souvent, que l’Eglise a vraiment commencé à la “nouvelle Pentecôte” de Vatican II et que Vatican II ne sera jamais remis en question.
Il est un fait qu’il est très difficile de dialoguer entre catholiques, surtout si l’on remet en cause le “dogme” Vatican II, comme l’a fait pendant quarante ans l’abbé Georges de Nantes, fondateur de la Contre Réforme Catholique.
Aujourd’hui, l’urgence est à la remise en cause des “acquis” de Vatican II, pour trier le bon grain et l’ivraie. Alors, on prend l’auteur au mot : Vatican II n’est pas le dernier concile ? A quand Vatican III, pour retourner à l’aiguillage de 1962 et repartir dans la bonne direction, selon la Tradition ? Lire là dessus les excellents livres produits par la CRC, l’un de critique sans concession : “Vatican II, autodafé””, l’autre de propositions constructives “Préparer Vatican III”.
Bonjour,
1. S’il s’agit bien de RELIRE “horizontalement” le Concile à la lumière de la Tradition, j’espère qu’il s’agit également de RELIER “verticalement” le Concile à la lumière de la Tradition, comme on relie un élément “subordonné” à un ensemble “surordonnant”.
2. Si l’on préfère, j’espère qu’il s’agit, par exemple :
– de mettre la théorie et la pratique de la collégialité avant tout au service de davantage de solidarité doctrinale et pastorale entre les évêques, d’une part, et de davantage de subordination magistérielle et hiérarchique des évêques vis-à-vis du Souverain Pontife, d’autre part ;
– de mettre l’oecuménisme, dans les idées et dans les actions, avant tout au service de l’unité entre tous les chrétiens, au sein, à terme, de la véritable Eglise du Christ qu’est l’Eglise catholique ;
– de mettre la conception et le déploiement de l’ouverture sur le monde avant tout au service de l’exhortation du monde à la conversion, sous la conduite et en direction de Jésus-Christ, l’unique Médiateur et l’unique Rédempteur ;
– de mettre la doctrine et la pastorale du dialogue inter-religieux avant tout au service de l’annonce de Jésus-Christ, au bénéfice et à destination des croyants non chrétiens ;
– de mettre la notion de liberté religieuse avant tout au service de la redécouverte, de la réhabilitation, de la relégitimation du caractère libérateur et responsabilisant de la subordination de l’autonomie de la personne humaine à l’autorité de la Parole du seul vrai Dieu.
3. Et j’espère qu’il s’agit bien de faire tout cela d’une manière absolument explicite, homogène, radicale, spécifique, cohérente, transparente, courageuse, et surtout d’une manière longitudinale, et non par intermittences.
4. Si c’est bien cela, la relecture du Concile à la lumière de la Tradition, la régulation du Concile, par la lumière de la Tradition, je suis évidemment “preneur”, car c’est LE moyen de sauver le Concile, son autorité, son dispositif, sa dynamique, en le réaiguillant, en le réorientant, dans LA direction conforme à la Tradition.
5. Cela suppose que l’on sauve le Concile, non malgré lui, dans son ensemble, mais malgré ses ambivalences, ses aveuglements, ses imprécisions, ses incomplétudes, ses parts d’angélisme, d’irénisme, d’utopisme, telles qu’elles figurent dans quelques-uns de ses textes, sans que ceux-ci se limitent nécessairement à ces caractéristiques fragilisantes, car neutralisantes ou paralysantes.
6. Relire le Concile à la lumière de la Tradition, pour le relier à la lumière de la Tradition, cela suppose, en d’autres termes, que l’on dise clairement que les innovations conciliaires anthropologiques, ecclésiologiques, pneumatologiques et politologiques, respectivement présentes dans Dignitatis Humanae, dans Unitatis Redintegratio, dans Nostra Aetate et dans Gaudium et Spes,
– ont vocation à être mises en avant, si et seulement si elles contribuent vraiment à la CONSOLIDATION de l’appropriation, de la communication et de la concrétisation du contenu normatif et objectif de la Foi, de l’Espérance, de la Charité, au sein et autour de l’Eglise catholique ;
– ont vocation à être mises en retrait, dès lors qu’il apparaît, puis qu’il se confirme, qu’elles contribuent plutôt à la FRAGILISATION de l’appropriation, de la communication et de la concrétisation de ce contenu normatif et objectif de la Foi, de l’Espérance, de la Charité, au sein et autour de l’Eglise catholique.
7. Si ce n’est pas cela, la relecture du Concile à la lumière de la Tradition, la régulation du Concile, par la lumière de la Tradition, cela risque d’être autre chose :
– une tentative de réunion imprécise ou de synthèse improbable entre des mouvances ou tendances contradictoires,
– une tentative de fédération des énergies, au sein de l’Eglise catholique, à l’intérieur d’un polygone de sustentation qui permettra, dans le meilleur des cas, d’accueillir les uns sans exclure les autres,
– une tentative de “consensus différencié” ou de “convergence parallèle”.
8. Les uns, les catholiques humanitaristes, pourront toujours que s’ils sont toujours catholiques humanitaristes, c’est parce qu’ils relisent, “en effet, justement”, le Concile, et personne ne pourra leur donner totalement tort, tant qu’il n’y aura pas eu un réaiguillage doctrinal et pastorale absolument explicite, catégorique et définitif.
9. Et les autres, les catholiques traditionalistes, pourront toujours dire que s’ils sont toujours catholiques traditionalistes, c’est parce que le Concile est bel et bien devenu leur livre de chevet, mais aussi parce qu’ils ont vissé, à leur lampe de chevet, une ampoule qui ne diffuse que la lumière de la Tradition.
Bonne journée, et vraiment merci beaucoup pour la prise en compte de mes messages, dans lesquels j’essaie toujours d’être le plus méthodique et le moins polémique possible ; si je n’y arrive pas toujours, il ne faut pas hésiter à me le dire.
A Z
Bonjour à tous,
S’il s’agit bien de RELIRE “horizontalement” le Concile à la lumière de la Tradition, j’espère qu’il s’agit également de RELIER “verticalement” le Concile à la lumière de la Tradition, comme on relie un élément “subordonné” à un ensemble “surordonnant”.
Si l’on préfère, j’espère qu’il s’agit, par exemple :
– de mettre la théorie et la pratique de la collégialité avant tout au service de davantage de solidarité doctrinale et pastorale entre les évêques, d’une part, et de davantage de subordination magistérielle et hiérarchique des évêques vis-à-vis du Souverain Pontife, d’autre part ;
– de mettre l’oecuménisme, dans les idées et dans les actions, avant tout au service de l’unité entre tous les chrétiens, au sein, à terme, de la véritable Eglise du Christ qu’est l’Eglise catholique ;
– de mettre la conception et le déploiement de l’ouverture sur le monde avant tout au service de l’exhortation du monde à la conversion, sous la conduite et en direction de Jésus-Christ, l’unique Médiateur et l’unique Rédempteur ;
– de mettre la doctrine et la pastorale du dialogue inter-religieux avant tout au service de l’annonce de Jésus-Christ, au bénéfice et à destination des croyants non chrétiens ;
– de mettre la notion de liberté religieuse avant tout au service de la redécouverte, de la réhabilitation, de la relégitimation du caractère libérateur et responsabilisant de la subordination de l’autonomie de la personne humaine à l’autorité de la Parole du seul vrai Dieu.
Et j’espère qu’il s’agit bien de faire tout cela d’une manière absolument explicite, homogène, radicale, spécifique, cohérente, transparente, courageuse, et surtout d’une manière longitudinale, et non par intermittences ou d’une manière allusive, suggestive, implicite, indirecte, sous-entendue ou subliminale.
Si c’est ce que j’espère, la relecture du Concile à la lumière de la Tradition, la régulation du Concile, par la lumière de la Tradition, je suis évidemment “preneur”, car c’est LE moyen de sauver le Concile, son autorité, son dispositif, sa dynamique, en le réaiguillant, en le réorientant, dans LA direction conforme à la Tradition.
Cela suppose que l’on sauve le Concile, non malgré lui, dans son ensemble, mais malgré ses ambivalences, ses aveuglements, ses imprécisions, ses incomplétudes, ses parts d’angélisme, d’irénisme, d’utopisme, telles qu’elles figurent dans quelques-uns de ses textes, sans que ceux-ci se limitent nécessairement à ces caractéristiques fragilisantes, car neutralisantes ou paralysantes.
Relire le Concile à la lumière de la Tradition, pour le relier à la lumière de la Tradition, cela suppose, en d’autres termes, que l’on dise clairement que les innovations conciliaires anthropologiques, ecclésiologiques, pneumatologiques et politologiques, respectivement présentes dans Dignitatis Humanae, dans Unitatis Redintegratio, dans Nostra Aetate et dans Gaudium et Spes,
– ont vocation à être mises en avant, si et seulement si elles contribuent vraiment à la CONSOLIDATION de l’appropriation, de la communication et de la concrétisation du contenu normatif et objectif de la Foi, de l’Espérance, de la Charité, au sein et autour de l’Eglise catholique ;
– ont vocation à être mises en retrait, dès lors qu’il apparaît, puis qu’il se confirme, qu’elles contribuent plutôt à la FRAGILISATION de l’appropriation, de la communication et de la concrétisation de ce contenu normatif et objectif de la Foi, de l’Espérance, de la Charité, au sein et autour de l’Eglise catholique.
Si ce n’est pas cela, la relecture du Concile à la lumière de la Tradition, la régulation du Concile, par la lumière de la Tradition, cela risque d’être autre chose :
– une tentative de réunion ou de synthèse entre des mouvances ou tendances contradictoires,
– une tentative de combinaison ou de fédération des énergies, au sein de l’Eglise catholique, autour du plus petit commun dénominateur,
– une tentative de “consensus différencié” ou de “convergence parallèle”.
Les uns, les catholiques humanitaristes, pourront toujours dire que s’ils sont toujours catholiques humanitaristes, c’est parce qu’ils relisent, “en effet, justement”, le Concile, et notamment Gaudium et Spes ; personne ne pourra leur donner totalement tort, tant qu’il n’y aura pas eu un réaiguillage doctrinal et pastoral absolument explicite, catégorique et définitif.
Et les autres, les catholiques traditionalistes, pourront toujours dire que s’ils sont toujours catholiques traditionalistes, c’est parce que le Concile est bel et bien devenu leur livre de chevet, mais aussi parce qu’ils ont vissé, à leur lampe de chevet, une ampoule qui ne diffuse que la lumière de la Tradition.
Bonne journée à tous, et vraiment merci beaucoup pour la prise en compte de mes messages, dans lesquels j’essaie toujours d’être le plus méthodique et le moins polémique possible ; si je n’y arrive pas toujours, il ne faut pas hésiter à me le dire.
A Z
Il faut avoir beaucoup de patience pour pouvoir affronter sereinement une discussion sur les bienfaits du Concile. Quand on est témoin des catastrophes provoqués ( pas de catéchisme catholique pour nos enfants, une liturgie à faire pleurer tellement elle est pauvre) on a surtout envie de taper sur la table et de demander un autre concile pour effacer le mal fait par vatican II. Il nous est permis de demander justice vigoureusement ,je le fait au nom de mes 7 enfants et quatorze petits enfants qui souffrent de ce vide sidéral. Loué soit Jésus-Christ.