Mgr Ginoux, évêque de Montauban, à propos de la diffusion du film La dernière tentation du Christ de Martin Scorsese, dans le cadre du cinéclub « Cinéma et spiritualité 82 », dimanche 15 avril à Montauban, ce qui a choqué bon nombre de fidèles :
« Car il est évident, si l’on comprend le scénario, que ces scènes ne sont pas réellement vécues par le Christ, elles ne sont que le cinéma de la dernière tentation, et à la fin, comme dans le roman de Kazantzakis, une fois l’illusion dissipée et la tentation repoussée, le Christ se retrouve sur la croix et peut dire avant de mourir: Tout est accompli! Dans la morale catholique être tenté ce n’est pas un péché, cela fait partie de notre condition humaine, comme avoir des « pulsions sexuelles ». Ce qui constitue le péché, c’est de consentir et de succomber à la tentation, ce que ne fait pas le Christ de Scorsese, vrai Dieu et vrai homme. »
Non : il est inconcevable que la volonté humaine du Christ, sous la totale emprise de sa volonté divine, ait pu avoir une tentation qui aille jusqu’à se faire le « cinéma » d’actes impurs dans sa tête, ni qu’il ait des « pulsions sexuelles ». Le Christ a connu la tentation « à l’exception du péché » (Hébreux, 4, 15), fût-il véniel, « c’est-à-dire sans le moindre mouvement de péché » (saint Thomas, commentaire sur l’épître aux Hébreux, 4, 15, leçon 3, nn. 236, 237). Qui plus est, l’Écriture est la maîtresse de la théologie : la tentation du Christ en sa Passion a eu lieu au Jardin des Oliviers (« S’il est possible… ») et a été repoussée (« Mais que ta volonté soit faite »).