Alors que des sources diocésaines de Peoria (Illinois) font savoir que l’ordinaire, Mgr Daniel Jenky, CSC, ne changera pas un mot de son homélie malgré les pressions médiatiques et universitaires que l’on sait, un fort célèbre professeur émérite de la faculté de droit de Notre Dame, Charles E. Rice – né en 1931, il y a enseigné de 1969 à 2000 –, vient d’entrer dans la lice pour pourfendre la lettre « simpliste et diffamatoire » d’une poignée de ses anciens collègues, dans une tribune qu’il a donnée à la Cardinal Newman Society.
Toujours administrateur de la Franciscan University of Steubenville, d’Eternal Word Television Network et entraîneur du… club de boxe de Notre Dame, Charles E. Rice porte un jugement très sévère sur la démarche de ces quelques enseignants et sur la teneur de leur lettre, notamment sur « le caractère étonnamment simpliste et diffamatoire de [leurs] accusations » dont il est aisé de faire litière en lisant, tout simplement, l’homélie de Mgr Jenky et notamment cette phrase : « En violation flagrante des droits de notre Premier Amendement, Barack Obama avec son programme radical, pro-avortement et de laïcisme absolu, semble désormais avoir l’intention de suivre la même voie [que Hitler et Staline] ». Charles E. Rice souligne que « cette dernière phrase fait référence au fait – que pas même un universitaire progressiste ne pourra nier – que Hitler et Staline, tout comme Bismarck et Clemenceau, “ne toléreront aucune concurrence avec l’État en matière d’éducation, de services sociaux et de santé” [citation de Mgr Jenky]. Cela n’avait rien “d’incendiaire” [expression tirée de la lettre des enseignants] mais est une pure vérité de la part de Mgr Jenky qui dit que l’orientation prise par le régime Obama est sur une “voie similaire” en matière “d’éducation, de services sociaux et de santé”. Ses détracteurs universitaires ont mal lu son homélie, en supposant qu’ils l’aient vraiment lue avant de la triturer et de la dénoncer. Le ton strident de leur lettre interroge, en outre, sur leur propre jugement et pondération. Mgr Jenky a correctement attiré l’attention sur les dangers imminents pour nos libertés religieuse et personnelle. Le régime Obama, dont le dirigeant a été élu avec 54 % de l’électorat catholique, est en train de substituer à une économie libre et à un État limité, un système de commandement centralisé à la juridiction et au pouvoir potentiellement illimités (…) Le HHS Mandate met en péril non seulement la mission de l’Église catholique mais le droit au respect de la conscience lui-même. La lettre des universitaires prétend scandaleusement que la référence limitée et appropriée que Mgr Jenky fait à Hitler et à Staline manifeste son “insensibilité envers les victimes du génocide”. Le rappel des agissements d’Hitler et toutefois parlant à un autre égard. Il fournit un exemple comparable à ceux d’Obama sur la rapide concentration du pouvoir exécutif par un régime instauré légalement. Adolf Hitler fut nommé chancelier le 30 janvier. Dans les quelques semaines qui suivirent, il affermit son pouvoir. L’acte décisif fut le vote par le Reichstag de la loi sur les pleins pouvoirs du 24 mars 1933 qui cédaient pratiquement tous les pouvoirs et de manière irrévocable à Hitler. Ce fut le point de non retour. Cette loi ne fut votée à la majorité requise des deux tiers, que parce qu’elle fut soutenue par le parti catholique, le Parti du Centre [Deutsche Zentrumspartei] (…) Ce sont les catholiques crédules qui votèrent eux-mêmes leur persécution et celle du peuple allemand. Les catholiques américains pourraient bien suivre leur exemple. Ce n’est pas sans raison que Mgr Jenky a fait cette prière : “Puisse Dieu avoir pitié des âmes de ces politiciens qui prétendent être catholiques à l’église mais qui, dans l’exercice de leurs fonctions publiques, à la manière de Judas Iscariote, trahissent Jésus Christ par leurs votes et leur coopération volontaire au mal intrinsèque”. Mgr Jenky mérite notre appréciation pour avoir rappelé avec une telle instance les catholiques à leur devoir civique. Il a dit la Vérité, comme un évêque doit la dire. Son jugement et son courage sont le reflet des plus hautes traditions d’une Université de Notre Dame qui les a perdues. Prions pour Mgr Jenky, pour Notre Dame, pour notre Église et pour notre pays ».