Sur son blogue, l’abbé Guy Pagès, prêtre diocésain, conteste un dépliant publié par les éditions Bayard, dans la série « Les fiches croire », en partenariat avec le Secrétariat pour les relations avec l’islam de la Conférence des évêques de France, disponible aux présentoirs des portes de nos églises depuis le mois de février, et intitulé “Faut-il avoir peur de l’islam ?“. Extraits de son analyse :
“La réponse donnée à cette question est celle d’une « approche » qui prétend passer « entre naïveté » et « rejet« (p.3), et qui, pour ce faire, n’hésite pas à utiliser l’odieux procédé de l’amalgame, ce qui, de fait, évite la naïveté, puisque conscience il y a, et le rejet, puisque coopération à notre islamisation il y a, comme je vais le montrer ci-après.
Dès la page 2 apparaît la traditionnelle confusion entre « musulmans » et « islam », qui sert à attribuer à l’islam les vertus naturelles de certains musulmans dits modérés. Une chose en effet est ce que vivent les musulmans, et autre chose ce qu’est l’islam. Écrire que « en Europe, l’immense majorité des musulmans vit un islam tolérant » (p.5), n’est-ce pas écrire qu’il peut en être aussi autrement ? Cette constatation ne saurait donc en rien tranquilliser ceux pour qui l’islam est de nature démoniaque, menteur et assassin dès l’origine (Jn 8.44). Ne sait-on pas que les musulmans ont le devoir de soumettre la terre entière à la charia (Coran 4.74 ; 9.41), et que leur comportements et revendications évoluent en fonction de leur nombre? »Ne faiblissez donc pas et n’appelez pas à la paix quand vous êtes les plus forts. » (Coran 47.38)…
Le procédé de l’amalgame est utilisé en mettant sur le même pied :
- « les croisades » et « les conquêtes ottomanes« (p.4). Comme si les croisades avaient été autre chose qu’une entreprise défensive des terres devenues pacifiquement chrétiennes et envahies à la pointe de l’épée par les armées mahométanes! Comme si les conquêtes ottomanes avaient été des réactions de légitime défense!
- « l’époque coloniale » et « la guerre d’Algérie » (p.4). Comme si la colonisation de ce qui n’était pas encore l’Algérie n’avait pas eu pour raison première de mettre fin aux rapt d’esclaves et aux razzias sur nos côtes méditerranéennes, et aux actes de piraterie incessants durant des siècles!
- « la Bible » et « le Coran« . « On peut justifier la violence en se référant au Coran, c’est vrai aussi pour la Bible. » (p.7) ! Mais où un chrétien trouve-t-il dans le Nouveau Testament (2) -sans lequel il ne lit pas l’Ancien Testament – un seul verset appelant à la haine et au meurtre comme on en trouve des centaines dans le Coran (3), tels ceux-ci : »Rien d’autre : le paiement de ceux qui refusent Allah et son messager, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que leur soient coupées la main et la jambe opposée, qu’ils soient expulsés de la terre !« (Coran 5.33) ; »Entre nous et vous, l’inimitié et la haine sont à jamais déclarées jusqu’à ce que vous croyez en Allah, seul !« (Coran 60.4) ? Pour détruire la foi chrétienne et frayer la voie à l’islamisation des chrétiens, n’est-ce pas un excellent moyen d’amalgamer Bible et Coran? Et moi qui croyais que toute prétendue révélation après le Christ n’était bonne que pour le feu de l’enfer (Ga 1.8-9)… S’il est vrai que le Coran permet de »contribuer aux progrès de la conscience universelle » (p.7), qui pourra jamais le rejeter ? Pour aider les chrétiens à accueillir l’islam leur sont vantés du Coran les »très nombreux versets en faveur de la paix et de l’harmonie » (p.7), sans leur préciser que ces versets ont été abrogés par les versets violents (Coran 2.106)… Flagrante désinformation ! Injustifiable manipulation ! Et ce, de la part de personnes censées compétentes et de surcroît agissant sous le couvert de l’autorité de l’Église !
« L’Église regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu unique, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes. […] Même si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimitiés se sont manifestées entre les chrétiens et les musulmans, le saint Concile les exhorte tous à oublier le passé et à s’efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle, ainsi qu’à protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté. »
« Il est nécessaire de donner aux chrétiens qui vivent au contact quotidien des musulmans, une connaissance objective de l’islam, afin qu’ils sachent s’y confronter » (Ecclesia in Europa, n°57),