Rocco Buttiglione |
Chercherait-il à se faire pardonner d’avoir déclaré que les homosexuels faisaient comme de « l’évasion fiscale » en profitant des retraites payées par les enfants des familles nombreuses sans contribuer eux-mêmes au renouvellement des générations ? Est-ce par sincérité ou pour une autre raison ? Toujours est-il que Rocco Buttiglione, catholique et démocrate chrétien dont la Commission européenne n’avait voulu à aucun prix en raison de ses prises de position trop traditionnelles sur la famille et l’avortement, vient de justifier le cardinal Schönborn. L’archevêque de Vienne a soutenu la présence au conseil paroissial du village autrichien de Stützenhofen de Florian Stangl, 26 ans, homosexuel déclaré vivant en union civile avec son concubin, contre la volonté du curé.
Buttiglione, membre de l’Académie pontificale des sciences sociales, s’est exprimé le 6 avril dans le quotidien italien Il Foglio, félicitant le cardinal d’avoir évité une attitude « fermée ou hostile à l’égard des homosexuels ».
« Si le cardinal disait que l’homosexualité n’est pas un grave désordre moral, il aurait tort. Mais ce n’est pas ce qu’il dit. Selon la doctrine catholique, l’homosexualité est un grave désordre moral… Je ne crois pas que le cardinal Schönborn nie cette vérité. Il dit simplement que l’homosexuel est un fidèle pécheur, quelqu’un qui se bat pour la foi et qui a besoin de soutien, dans le dialogue amical et discret, en vue de ce combat. Il ne peut accéder aux sacrements, mais il a besoin d’être invité à participer aux activités religieuses et à la vie de la paroisse. »
Voilà qui est plein de bons sentiments, mais décidément sans consistance sur le plan du raisonnement. Ce n’est pas parce que les personnes homosexuelles ont besoin d’aide, de bienveillance et d’amitié pour répondre à ce Dieu veut pour elles, en vue d’un bonheur éternel auquel elles ne sont pas moins appelées que les autres, que pour autant elles sont indiquées pour participer aux instances qui déterminent la marche d’une paroisse catholique.
C’est une manière d’éliminer purement et simplement le concept de « scandale public » qui établit une distinction entre les pauvres pécheurs que nous sommes tous, et ceux qui outrepassent aux exigences de la loi naturelle en exhibant leur choix. Et même, aujourd’hui, en imposant une institutionnalisation de leur style de vie, avec des droits et des avantages qui aboutissent à le faire passer pour normal.
Mais on sait bien qu’aujourd’hui les « méchants » sont ceux que l’on peut taxer d’exclusion et de discrimination.
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