L’église de Stützenhofen |
Le père Gerhard Swierzek, ci-devant curé de Stützenhofen, a démissionné de son poste après avoir été désavoué par le cardinal Schönborn dans l’affaire de l’homosexuel qui voulait siéger au conseil paroissial, dont il a confirmé l’élection. Dans un premier temps, au vu du droit, le cardinal avait pourtant donné raison au prêtre… Victoire pour les gays, « l’homophobe » s’en va, la presse autrichienne jubile. Et spécialement les milieux gays catholiques. Quant aux milieux des curés progressistes autrichiens – dont on sait qu’ils ont été vivement pris à partie par Benoît XVI dans son homélie de la messe chrismale – ils ont vu dans le soutien apporté par le cardinal de Vienne à Florian Stangl la preuve d’une heureuse évolution de l’Eglise qui est en Autriche.
Le « dialogue » et l’« écoute » dont a bénéficié l’heureux élu au conseil paroissial de Stützenhofen de la part du cardinal ont eu en l’occurrence leurs limites. Le P. Swierzek constate avec « tristesse » que Florian Stangl, 26 ans, travailleur auprès de l’enfance handicapée dans le cadre de Caritas, a été reçu à déjeuner par le cardinal Schönborn avec son concubin. Swierzek avait réclamé une « rencontre », rien de plus, avec le cardinal. Celui-ci n’a pas accepté de le voir, ni de l’écouter.
L’abbé a affirmé à la radio qu’il a « une conscience sacerdotale » : « Je respecte la loi divine et la loi de l’Eglise », a-t-il répété, expliquant qu’il ne se voyait pas rester dans une paroisse où les paroissiens « réclament leur droit à n’importe quel prix ». « Vivre dans le péché n’est pas considéré comme la norme dans une communauté de l’Eglise catholique. C’est bien davantage le rôle du prêtre d’amener le pécheur à la repentance », a-t-il souligné, rapporte Hilary White pour LifeSite.
Le P. Swierzek a demandé à recevoir un ministère ailleurs en Autriche, tandis que le village de Stützenhofen ne devrait pas retrouver dans l’immédiat un curé résident, mais plutôt être desservi par un prêtre d’une paroisse voisine.
Le groupe catholique pro-LGBT New Ways Ministry, rapporte Hilary White, est absolument ravi. Créé par un prêtre et une religieuse qui ont été clairement désavoués par la hiérarchie catholique (le cardinal Ratzinger l’avait banni en 1999 alors qu’il était à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi), le groupe a déclaré que la décision prise par le cardinal renforce leur position sur le droit des LGBT de choisir leur style de vie et de ne souffrir aucun « traitement différent » pour autant.
« En prenant du temps pour la rencontre et pour écouter le vécu d’un homme gay, le cardinal est un modèle pour tous les leaders de l’Eglise. La rencontre personnelle est la manière du Christ et devrait être celle des leaders catholiques. C’est la meilleure façon de casser les stéréotypes et les préjugés qui peuvent exister dans votre esprit », a déclaré le P. DeBerardo, fondateur de New Ways.
Sur son blog de La Croix, Isabelle de Gaulmyn croit savoir que c’est en ces termes que le cardinal Schönborn a rendu compte de sa rencontre avec Stangl et son « ami » :
« D’abord, j’ai compris, en discutant avec lui, pourquoi la communauté lui a donné de nombreuses voix, car il est vraiment extrêmement impressionnant de par sa foi, a déclaré le cardinal. Secundo, je sais que sa manière d’être est problématique au regard des règles, mais je m’en porte garant. Je pense que ce jeune homme est à la bonne place, et je prends sur moi de couvrir l’affaire. »
Couvrir ? On peut dire qu’elle a explosé. Faisant voler en éclats le droit de l’Eglise d’exiger un minimum de cohérence par rapport à son enseignement, justifiant, que le cardinal le veuille ou non, tous les arrangements légaux ou non permettant de se soustraire au bien voulu par Dieu pour l’homme.
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