Mgr Charrier, évêque de Tulle, dresse un petit bilan de son diocèse en réponse aux questions des journalistes de La Montagne :
“Pour les Rameaux, la cathédrale était pleine. Ce qui n’arrive pas souvent. […] En Corrèze, aujourd’hui, il y a 75 prêtres au total, dont 53 en activité ! Ce qui est peu, en effet, comparé aux 298 paroisses qu’il y avait avant dans le diocèse de Tulle. […] On ne reconstruira pas le maillage d’hier. L’église ne peut plus être ce qu’elle était. Ce n’est ni réaliste, ni raisonnable.”
Mgr Charrier fait partie de ces évêques qui veulent changer l’Eglise. Il montre comment. Il ne s’agit pas pour lui de chercher des prêtres en faisant appel à des communautés dynamiques ou en relançant la pastorale des vocations. Non, il souhaite tout simplement remplacer les prêtres :
“Des diacres, ainsi que des chrétien […] prennent une part active dans l’animation des communautés. Il est plus facile d’aller chercher des gens pour être diacre que des prêtres. Notre souhait est que ces derniers puissent bénéficier, autour d’eux, d’une équipe d’animation pastorale de 4 ou 5 personnes. […]
La femme peut-elle, en ce sens, participer à l’avenir de l’église ? Voire de l’homme de foi ?
A la première question, oui. Le processus est déjà en marche. Avec la responsabilité de plusieurs services du diocèse assurée par des femmes. Elles ont aussi leur place dans la prière, la célébration. Quant à la deuxième, qui touche au voeu de célibat, c’est une question de choix ecclésial, d’opportunités, et non fondamentalement de théologie. D’autant que dans l’église catholique, il y a un clergé marié, en Orient. Donc est-ce que ce sera toujours comme ça ? Je ne fais pas de pari.”
Pas de pari : on comprend que Mgr Charrier milite pour le mariage des prêtres. Sans s’apercevoir que les Anglicans, qui ont un clergé marié et qui recrute des femmes pasteurs, connaissent une crise des vocations bien pire que celle de l’Eglise catholique.