Dans le contexte général d’une réflexion sur la finalité de l’école, et plus largement, sur le rôle des divers acteurs dans l’éducation des enfants, la réédition de l’ouvrage de Jacques Maritain, Pour une philosophie de l’éducation (Parole et Silence, 220 pages, 20€) fournira des éléments importants de réflexion. Comme philosophe et comme professeur, Jacques Maritain s’était tout naturellement intéressé à l’éducation. Ses séjours aux Etats-Unis, la découverte du système scolaire et universitaire de ce pays, les contacts entretenus avec des hommes comme Mortimer Adler, avaient naturellement favorisé et amplifié ce regard.
À la demande de son ami le cardinal Journet, il avait publié après la Seconde Guerre mondiale le texte de quatre conférences sur ce sujet sous le titre L’Éducation à la croisée des chemins. Ce premier livre devait connaître des ajouts et des remaniements, lesquels devaient conduire à leur tour à ce livre beaucoup plus poussé dans la construction et la réflexion. Il serait certainement hasardeux de résumer un tel livre qui aborde les conditions et la finalité de l’éducation, et notamment de l’éducation chrétienne, en donnant notamment une large part aux humanités et à la philosophie.
On ne se contentera certainement pas de la quatrième de couverture qui tire le livre dans une perspective démocratique et dans le sens de l’Humanisme intégral du même Maritain. Si on peut difficilement séparer chez un penseur plusieurs aspects de sa réflexion, qui repose sur un tronc commun, Pour une philosophie de l’éducation reste quand même plus riche que ce présupposé humaniste au sens de Maritain. Encore une fois, son chapitre sur l’éducation libérale et les Humanités donne des pistes intéressantes de réflexion.