Sur Itinerarium, Jean Duma sort l’artillerie lourde face au “Service National des Vocations” :
“- Un service anonyme : qui gère ce service ? personne apparemment… J’avoue, avec un zeste de mauvaise foi (que je reconnais), soupçonner encore la plaie de l’Eglise, une nasse de divorcés-remariés à vif, complétée de quelque équipe de loosers professionnels, d’incompétents missionnaires, de parents d’enfants ayant tout largué malgré une « éducation sans faille », tellement incapables de rayonner eux-mêmes qu’ils en épanchent leur incompétence dans un service administro-étatico-eclésio rigide.
– La vocation : au primordial accueil de Dieu, à la déconstruction du vieil homme et à la reconstruction du Christ en soi, on préfère d’abord la volonté propre : « Qu’est-ce que je veux vraiment faire de ma vie ? Quel sens je veux lui donner ? Suis-je attentif aux appels de l’Eglise pour y prendre ma part de la mission, à ma manière propre ? » : la vocation choisie comme une voie d’affirmation de soi ; on frise la philosophie de bistrot, l’accomplissement de sportif, de l’existentialisme solitaire, le degré zéro de l’envolée spirituelle.
– Être chrétien : passant l’examen du baptême et de la confirmation (des Sacrements, point inexistant dans les pages « prêtres »), on rentre dans le club des amis de Jésus pour être des frères de tous… On est quand même prêtre, prophète et roi (raccord avec l’histoire quand même, il faut être crédible), mais horizontaux uniquement.
– Des chiffres ! Même si le Salut n’est pas affaire de chiffres, nous sommes redevables des autres. Et là, pas de comptes à rendre, pas de constat sur la décadence lente et régulière du nombre des prêtres. Reste, par contraste, ce terrible mensonge à soi-même qui refuse notre incapacité à faire sans Dieu -sans prière – d’abord, cette posture marxo-nietzschéenne de l’homme debout tout seul… Bref, refus de voir l’étonnant échec de l’évangélisation à la mode officielle CEF.
– Où est la résurrection ??? « Sans la résurrection du Christ notre foi est vaine« . Dans le service des vocations, on se retrouve avec un Dieu vague, à peine incarné, tout juste attentif, à peine humain, est-Il vivant ? Sauf erreur, nulle mention du Tombeau vide, point de départ de tout…
– Le plus terrifiant demeure la définition du prêtre (lire en totalité) : le prêtre devient un collaborateur de l’évêque, vague animateur social, délégué ou président d’assemblée, à la mode comité de quartier, partageant un pain dont on ne sait pas très bien ce que c’est finalement :
Ferments d’unité, ils [les prêtres] invitent les chrétiens à s’accueillir dans la différence et à construire des communautés riches de leur diversité. Ils sont les « ministres » de la communion fraternelle. A la manière du Christ Bon Pasteur, et en son Nom, les prêtres rassemblent la communauté chrétienne pour la nourrir de la Parole de Dieu transmise par les apôtres et du Pain de vie (Eucharistie) et pour l’envoyer vivre et annoncer l’Evangile.”