En ce dimanche de Pâques, Le Figaro publie un entretien avec un jeune évêque de France de 49 ans, celui de Tarbes-Lourdes : Mgr Brouwet :
Mais pourquoi les chrétiens ne parviennent pas à transmettre leur héritage religieux quand les juifs et les musulmans réussissent?
Le christianisme, en Occident, vient d’affronter une terrible crise de la foi, ce qui n’est pas le cas, je crois, chez les juifs et chez les musulmans. À cette crise de la foi correspond automatiquement une crise de la transmission. Quand on n’est plus certain de ce en quoi on croit, on ne sait plus en parler à ses enfants. Par ailleurs, le christianisme insiste beaucoup sur une appropriation personnelle de sa propre foi. Il y a ce que des parents veulent transmettre et ce que des enfants ont envie ou non de reprendre à leur compte. C’est la liberté humaine qui est en jeu. Aucune structure ne peut garantir le maintien de la foi d’une génération à l’autre. Ce travail d’appropriation personnelle et de confrontation de la foi à la raison est tout à l’honneur du christianisme mais, du coup, il fragilise, pour ainsi dire, sa transmission.
Comment se fait-il qu’une partie des catholiques doute à ce point des enseignements de l’Église?
Je crois qu’il y a tout d’abord un esprit de doute méthodique qui est très français et qui empêche la raison d’accepter de se laisser dépasser par la foi. Par ailleurs il me semble que nous manquons de formations à l’ensemble organique de la foi chrétienne pour l’étudier dans son unité, et en comprendre sa cohérence comme le propose, par exemple, le catéchisme de l’Église catholique. Enfin nous travaillons très peu, y compris dans le catéchisme des enfants, sur la manière d’exprimer notre foi. Ce qui donne des chrétiens embarrassés pour répondre aux questions qu’on leur pose.”
Pour reprendre l’extrait cité dans mon titre, j’ajoute que les jeunes évêques également n’ont plus les préventions de leurs aînés vis-à-vis de l’Eglise.