En la fête de l’Annonciation, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, a publié un message destiné aux électeurs, et particulièrement aux électeurs catholiques, auxquels il recommande de voter en cohérence, rappelant les principes non-négociables qui constituent les fondements de la société civile :
“Chacun d’entre nous a « un devoir moral de cohérence » entre sa foi et son engagement civil et politique . En 2002, dans une Note adressée spécialement aux catholiques engagés en politique, le Cardinal Ratzinger soulignait « que la conscience chrétienne bien formée ne permet à personne d’encourager par son vote la mise en œuvre d’un programme politique ou d’une loi dans lesquels le contenu fondamental de la foi et de la morale serait évincé » . Il n’est permis à personne de « soutenir par son vote » des programmes ou des lois qui contreviennent gravement à la dignité de la personne humaine créée à l’image de Dieu. Dans leur déclaration d’octobre 2011, les évêques de France ont identifié plusieurs points de discernement. Parmi eux, il y en a trois que le Pape Benoît XVI a déclaré être des « principes non-négociables ». Je le cite :
la protection de la vie à toutes ses étapes, du premier moment de sa conception jusqu’à sa mort naturelle ;
la reconnaissance et la promotion de la structure naturelle de la famille – comme union entre un homme et une femme fondée sur le mariage – et sa défense contre des tentatives de la rendre juridiquement équivalente à des formes d’union radicalement différentes qui, en réalité, lui portent préjudice et contribuent à sa déstabilisation, en obscurcissant son caractère spécifique et son rôle social irremplaçable ;
la protection du droit des parents d’éduquer leurs enfants.
Comme pasteur de ce diocèse et au moment où vous vous apprêtez à exercer votre devoir de citoyen, j’invite chacun à honorer ces principes d’humanité, que nous rappellent le Christ et son Eglise. L’Eglise n’a pas à donner des consignes de vote ni à se prononcer en faveur de tel ou tel candidat, mais la responsabilité morale et spirituelle inaliénable qui lui revient, est d’éclairer les consciences sur ce qui porte gravement atteinte aux fondements éthiques et anthropologiques de la vie, de la famille et de l’éducation.
Que la lumière du Ressuscité éclaire nos consciences et les consciences de ceux à qui le destin de notre pays va être confié ! “
Le Salon Beige a publié une lettre ouverte aux candidats, signée notamment par Mgr Marc Aillet, rappelant que nous voterons en fonctions de ces principes non négociables. Je vous invite à la signer ici.
Rebonjour,
Je peux vous assurer, sans grand risque d’erreur, que si le Mécanisme européen de stabilité financière et le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’Union économique et monétaire, sont ratifiés puis appliqués, tels qu’ils sont aujourd’hui rédigés, sans être équilibrés et humanisés par des dispositions, de même nature et de même portée,
– sur la croissance écologique et économique
– sur la justice fiscale et sociale,
les “principes non négociables”, aussi éminemment et évidemment légitimes soient-ils, seront balayés d’un revers de la main.
Balayés, d’abord, dans l’esprit public, ensuite, dans le corps social.
Dans cet ordre d’idées, la question est de savoir si l’Eglise qui est en France, au niveau, en tout cas, de la CEF, est plutôt pour ou plutôt contre le parachèvement du démantèlement de notre démocratie (et pas seulement, très loin de là, de notre confort aux frais d’autrui), alors que ce parachèvement se déploie, sous nos yeux grands ouverts, dans le cadre et au moyen des deux dispositifs supra-nationaux que je viens d’évoquer.
Posons la question à nos évêques respectifs, ou à la CEF elle-même, car l’élection présidentielle à venir risque fort d’être totalement dépourvue de son enjeu officiel ou théorique, de par la mise en forme antérieure puis la mise en oeuvre ultérieure du MESF et du TSCG.
Il devient urgent de dire aux Français en général, aux catholiques, en particulier, que sous couvert de lutte contre l’endettement, alors que l’austérité envisagée est un facteur d’endettement supplémentaire, nos “élites” sont en train de porter atteinte, comme jamais auparavant, à quelque chose qui, dans l’ordre politique, me paraît aussi intangible et inviolable que les “principes non négociables” : notre souveraineté.
Bonne journée.
A Z