C’est un “cas d’école” : en l’occurrence, un cas universitaire. Vanderbilt Catholic, l’association des étudiants catholiques de la Vanderbilt University, une université privée mais non confessionnelle de Nashville (Tennessee) et qui compte environ 12 000 étudiants, vient d’annoncer qu’elle mettait fin à son existence sur le campus. Pourtant cette association d’étudiants catholique est l’une des plus nombreuses parmi les quelque 400 groupes estudiantins reconnus et agréés par l’université. Comment en est-on arrivé à cette décision extrême ? L’affaire remonte à un incident antérieur. Un groupe d’étudiants chrétiens avait attiré sur lui l’attention de l’administration, en excluant un de ses membres au motif qu’il était un gay pratiquant et que ce comportement n’était pas compatible avec les principes chrétiens de l’association. L’incident poussa l’administration universitaire à revoir ses statuts d’agrément des associations étudiantes, en y incluant le principe absolu de “non-discrimination”. C’est au nom de ce principe que quatre autres associations étudiantes furent suspendues d’activité à l’automne dernier : elles avaient dérogé au principe de “non-discrimination”. Au début de ce mois, l’université a mis par écrit sa nouvelle politique et édité de nouvelles instructions pour les groupes étudiants agréés : elles interdisent désormais aux groupes étudiants d’exiger de leurs élus qu’ils épousent des convictions religieuses particulières. Autrement dit, les étudiants catholiques ne peuvent plus exiger des dirigeants de leur association qu’ils soient catholiques. Le principe de “non-discrimination” absolutisé de la sorte est évidemment absurde puisqu’il devient discriminatoire pour des catholiques. C’est ce qu’explique en peu de mots le Père John Sims Baker, aumônier des Vanderbilt Catholics : « La politique discriminatoire de non-discrimination de Vanderbilt nous a forcé la main ». Décidés à ne pas céder à cette absurdité et pleinement soutenus par l’évêque de Nashville, Mgr David Choby, les Vanderbilt Catholics ont donc décidé de se reconstituer hors du campus.