J’avais a évoqué (le 25 février) l’exposition « La Bible, patrimoine de l’humanité » que Gérard Chesnais du diocèse du Mans présentait ainsi :
« Il ne s’agit absolument pas de récupérer des ouailles ! […] Nous nous plaçons sur le terrain de la connaissance, pas sur celui de la foi [tout en assumant] qu’une exposition sur la Bible aborde forcément la question de la foi et de Dieu. Mais de façon distanciée. »
L’un de nos lecteurs y a passé une heure, et nous livre ses impressions.
D’abord le comité d’organisation. Pour la partie catholique, il est noyauté par des membres de le CCBF local, ex “comité de la jupe”, rebaptisé “Chrétiens en Marche 72“. Ces trotskistes de l’Eglise avaient réussi à faire démissionner un curé puis exclure des garçons du service de l’autel parce qu’ils étaient revenus, selon eux, à
“des pratiques passées recherchant le confort d’une liturgie et d’une expression de la foi un peu éthérées“, et que ” [en excluant les filles] et [en faisant] la part belle à l’encensement on en arrive à un sacré qui [leur] paraît mal placé, un sacré pathologique”.
Un des panneaux de l’exposition s’intitule “La Bible source du vivre ensemble” et comporte cinq thèmes très politiquement corrects, qui ne sont pas vraiment ceux que l’Église retient en premier dans l’étude de l’Écriture Sainte :
– respect de l’environnement
– solidarité humaine
– Bible et politique
– richesse des pauvres
– femmes et hommes
– importance du corps
Le rapport avec la foi chrétienne laisse à désirer.
On y lit que ” le milieu de la Bible est patriarcal ” et que ses textes ont ” souvent été utilisés pour légitimer la domination des hommes sur les femmes “. Cette exposition, qui par ailleurs parle du Coran, ne nous instruit pas sur la position de l’Islam sur la femme ! On reconnait quand même que Saint Paul ” est moins conservateur que la réputation qui lui est faites ” – merci pour lui ! Mais que veut dire au juste être plus ou moins conservateur pour un Apôtre du Christ auteur de la Bible ? On comprend encore moins pourquoi ce passage de l’exposition sur ” femmes et hommes ” dans la Parole de Dieu est illustré par une photo de Simone Veil défendant l’IVG à la tribune de l’Assemblée Nationale.
Sur ” l’importance du corps ” il faut presque tout citer :
“La vie sur terre et le salut que Dieu offre à l’humain (sic) n’y sont pas spiritualisés, éthérés (on retrouve ce même mot pourtant inusité dans le langage de la CCBF, voir citation au dessus, ndlr), mais toujours incarnés. La Bible recourt d’ailleurs à des images corporelles pour dire sentiments et pensées. Malheureusement, la tradition chrétienne a souvent raccroché au corps et à la sexualité la notion de péché et lu de façon moralisante les textes bibliques. Le corps s’en est trouvé dévalorisé, marqué du sceau du mal. Revenir soi-même aux textes permet de découvrir une autre perspective.”
Pour une exposition qui se veut neutre sur un plan religieux c’est un peu fort ! Quid du judaïsme et de l’islam sur le sujet ? Chrétiens passez-vous donc de votre Église qui n’y comprend rien et lisez la Bible seul.
Dans ” La tradition de la crèche” on apprend que celle-ci est surtout enracinée dans les évangiles apocryphes (protoévangile de Jacques et pseudo-Matthieu) qui “ont du sens et font œuvre d’interprétation” et “apportent de nouveaux éléments ” aux 2ème et 6ème siècles. Ainsi chaque artiste ” donne libre cours à sa créativité et exprime ses préoccupations du moment “…
Le panneau sur l’invention de l’imprimerie et la diffusion de la Bible présente d’emblée l’étude du texte sacré comme un conflit entre le “ renouveau culturel de la Renaissance et de l’humanisme” et l’Église qui au XVème siècle serait passé de “l’enthousiasme à la censure “. On y trouve un paragraphe caricatural sur “L’Église catholique [qui] était généralement hostile à l’accès à l’écriture en langue vulgaire par des laïcs sans le contrôle du magistère“. Ce panneau se termine ainsi :
“Ces conflits du 16ème siècle autour de la Bible se poursuivent aux siècles suivants. Chacun peut-il lire la Bible, au risque d’en malmener le sens ? Ou bien l’Église doit-elle en contrôler l’interprétation ? […] Derrière cette question de l’accès à la Bible se jouent aussi des enjeux de pouvoir (souligné dans le texte) et de contrôle des consciences. Au 20ème siècle, les débats persistent mais sont apaisés.”
On retrouve là un thème cher à la CCBF et autres groupes catholiques quasiment hérétiques qui ne parlent que de pouvoir et d’oppression dans l’Église (la catholique bien sûr). On leur répondra en citant le Concile Vatican II qu’ils estiment être trahi :
“la charge d’interpréter authentiquement la parole de Dieu écrite ou transmise a été confiée au seul Magistère vivant de l’Église, dont l’autorité s’exerce au nom de Jésus-Christ ” (Dei Verbum, 10)
“ce n’est pas par la Sainte Écriture toute seule que l’Église puise la certitude qu’elle a sur tout ce qui est révélé. C’est pourquoi l’Écriture et la Tradition doivent être reçues et vénérées l’une et l’autre avec un égal sentiment de piété, avec un égal respect.” (Dei Verbum, 9)
Encore un exemple de ces clercs qui sous prétexte de charité ne veulent pas prendre parti et défendre la Foi… Et plus il y a de dérives, plus leurs églises se vident, tandis que d’autres se remplissent.
Et pourtant ces comités de salut public version catho féministes sont connus, leurs dérives aussi. Il suffit de taper sur n’importe quel moteur de recherches pour avoir des exemples.
Persévérer est vraiment diabolique.
Bravo de faire de la réinformation
Je crois que les membres du “Comité de la Jupe” et du “CCBF” sont excommuniés d’ailleurs…
Si. J’insiste. Les membres du Comité de la Jupe pourraient être considérés excommuniés pour leurs prises de position envers :
– la théorie du genre
et surtout (c’est là plutôt qu’elles encourent l’excommunication) :
– l’ordination des femmes. C’est ici : http://www.liberation.fr/societe/0101558090-jupe-contre-soutane
Or, c’est très simple. Voilà ce qu’il en est(cf l’art 5) : http://www.vatican.va/resources/resources_norme_fr.html
Le fait est que, à l’heure actuelle, si l’on veut être charitable, elles ne sont pas encore excommuniées.. Mais le fait d’encourager les femmes à l’ordination ou le fait de militer en ce sens est déjà une grave désobéissance envers le Christ et son enseignement! Encore un peu dans ce sens et les membres de ce “comité” avec la CCBF pourraient bien tomber dans l’excommunication de facto !
Question à Monsieur l’évêque d’Evry ( pardonnez-moi d’utiiliser ce moyen de susbstitution … )et au comité de la jupe
Est-ce que cette photo de l’installation de la démocratie en Afghanistan ( ? )et / ou d’une jupe un peu haute et large dérangerait ?
http://www.lefigaro.fr/medias/2012/03/07/20120307PHOWWW00515.jpg
Je trouve que votre titre est un peu exagéré et risque d’induire en erreur, car la CCBF n’est pas, à ma connaissance, réalisateur de cette exposition créée par l’Alliance Biblique Française. Par contre oui, son engouement pour cette expo est suspect, et on retrouve une convergence troublante entre ses positions parfois quasiment hérétiques et les textes de l’expo que vous raportez.
Ce qu’a dit le président du comité d’organisation sur RCF Le Mans le 09/03/12 (“l’exposition est formulée avec un discours de faits et non de foi”) n’est pas vrai, puisque les exemples que vous citez montrent clairement que leur lecture de la Bible est très subjective, avec un parti pris qui à plusieurs reprises s’oppose au Magistère de l’Église. Donc effectivement cette expo n’est pas prosélyte : elle est sur bien des points anti catholique !
Il faut quand même rendre hommage aux organisateurs de l’exposition de s’être battus pour son maintien malgré la farouche opposition et les manifestations des ligues laïcistes. Marie-Christine Bernard, leur égérie locale, a même tenue ici des propos intéressants : http://podcast.rcf.fr/emission/207398/298193
Dans son blog Jesus prem’s , Jean-Baptiste Maillard qui ne peut être taxé d’extrémiste que pour son zèle dans l’apostolat, publie une “Lettre ouverte au prochain président de la République”.
http://www.jesusprems.com/2012/02/lettre-ouverte-au-prochain-president-de-la-republique/
Il rappelle qu’aucune lecture de la Bible, pas même juive, ne peut justifier la légalisation de l’avortement :
“Dans un livre daté de plus de 2000 ans, et que vous connaissez car il est le plus grand best seller de tous les temps – il est aussi la plus belle lettre d’amour jamais écrite – on peut trouver ce commandement : « Tu ne tueras pas ». Et dans le Talmud, il est écrit « qui sauve une seule vie, sauve le monde entier ». Qu’en faites-vous ?”