Le 12 février, la Commission liturgique de l’archidiocèse de Brisbane (Australie), publiait un article intitulé “La communion dans la main” dans sa rubrique hebdomadaire portant sur les “orientations liturgiques” diocésaines. Ce texte a rapidement fait le tour du web catholique anglophone tant le ton et les arguments de l’auteur – Elizabeth Harrington, responsable pédagogique de la commission – prêtaient à polémique. Il faut dire que Mme Harrington, qui entendait répondre à un prêtre lui demandant s’il était vrai, comme le lui faisaient remarquer de jeunes fidèles, que le pape entendait privilégier la communion sur les lèvres, avait sorti la grosse artillerie.
Recevoir la communion sur les lèvres lorsque la majorité la reçoit dans la main perturbe l’unité que l’uniformité de la posture et de la pratique durant la communion symbolise et construit. Il est malaisé pour les ministres de donner la communion sur les lèvres à des gens qui sont debout, ce qui est la posture recommandée pour la communion en Australie, et ce n’est pas hygiénique car il est difficile pour les ministres d’éviter de passer la salive aux autres personnes qui communient.
Au nom de la majorité, de l’unité par l’uniformité, de la commodité et de l’hygiène, le diocèse de Brisbane considère donc la communion sur les lèvres inopportune. D’autant plus que l’histoire nous apprend, “clairement” insiste l’auteur, que l’Église primitive communiait dans la main et que
c’est seulement plus tard qu’une exagération de l’importance de la divinité du Christ et du péché humain a conduit à l’interdiction de la communion dans la main.
Cette exagération de l’importance de la divinité du Christ – “over-emphasis on Christ’s divinity” – vaut à Mme Harrington une belle volée de bois vert sur différents blogs (ici, par exemple) mais n’est qu’un refrain malheureusement bien connu de l’époque moderne.
Le paragraphe suivant, en revanche, est proprement sidérant par la mauvaise foi effrontée qu’il démontre, sauf à apprendre que Mme Harrington n’a jamais eu d’autre catéchisme que la version australienne de Pierres Vivantes…
Nous comprenons maintenant que le Christ est présent de plusieurs manières spécifiques à la messe en dehors de sa présence dans les éléments consacrés, par exemple dans l’assemblée qui se rassemble. Nous “touchons” le Christ dans ces autres manifestations, de sorte qu’il serait illogique de ne pas être en mesure de prendre dans nos mains le Christ sous l’espèce du pain. Le pain qui devient le corps du Christ est décrit dans les textes liturgiques comme un «travail des mains de l’homme». Il n’y a rien indigne dans nos mains. Après tout, nous les utilisons pour faire l’œuvre du Christ. Comme sainte Thérèse d’Avila a dit : « Le Christ n’a pas d’autres mains que les vôtres ».
En réponse à ces affirmations à la saveur protestante prononcée, le père bénédictin Hugh Somerville-Knapman en appelle tout simplement sur son blog au catéchisme de l’Église catholique. À son paragraphe 1373, il y est en effet clairement expliqué que si le Christ “est présent de multiples manières à son Église”, il l’est “au plus haut point sous les espèces eucharistiques” (Sacrosanctum Concilium, 7). Et le paragrpahe 1374 de préciser :
Le mode de présence du Christ sous les espèces eucharistiques est unique. Il élève l’Eucharistie au-dessus de tous les sacrements et en fait “comme la perfection de la vie spirituelle et la fin à laquelle tendent tous les sacrements” (S. Thomas d’A., s. th. 3, 73, 3). Dans le très saint sacrement de l’Eucharistie sont “contenus vraiment, réellement et substantiellement le Corps et le Sang conjointement avec l’âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ, et, par conséquent, le Christ tout entier” (Cc Trente : DS 1651). “Cette présence, on la nomme ‘réelle’, non à titre exclusif, comme si les autres présences n’étaient pas ‘réelles’, mais par excellence parce qu’elle est substantielle, et que par elle le Christ, Dieu et homme, se rend présent tout entier” (MF 39).
Rappelons enfin, si nécessaire, que “la distribution de la communion dans la main est toujours, d’un point de vue juridique, un indult par rapport à la loi universelle” comme le déclarait à L’Osservatore Romano Mgr Guido Marini, Maître des Célébrations Liturgiques Pontificales, le 26 juin 2008 ; et que Benoît XVI repropose justement désormais, à chacune de ses célébrations, l’exemple de la communion à genoux et sur les lèvres…
Dommage que ni le catéchisme de l’Église catholique ni L’Osservatore Romano ni le magistère de l’actuel Souverain Pontife ne soient connus de la Commission liturgique de l’archidiocèse de Brisbane !
L’Apostasie même pas silencieuse…
Il s’agit de la communion sur la langue et non sur les lêvres.
J’atteste avoir communié de cette façon depuis 70 ans et n’avoir jamais contracté le moindre rhume de cette façon….!
Que de folies sacrilèges …! Parce Domine.
una sola palabra son APOSTATAS
Dans un louable souci oecuménique, il faudrait aller entendre ce que les Orthodoxes disent de la pratique de la communion dans la main et des arguties qui cherchent à la justifier. Pour eux il s’agit tout simplement d’un sacrilège. Quant à la crainte de la contagion, ils la mettent sur le compte, avec raison, du manque de foi. L’on sait par ailleurs que les mains sont beaucoup plus sales que la bouche. Il n’est pas aventureux de dire que la communion dans la main est une sorte de pratique néo-arienne qui entretient spontanément dans l’esprit des fidèles l’idée que l’hostie consacrée est du pain ordinaire. En effet, on se sert toujours soi-même du pain ordinaire. En revanche, c’est la façon inhabituelle de recevoir l’eucharistie qui rappelle en permanence que ce n’est pas une nourriture ordinaire.