Je viens de l’apprendre seulement ces jours-ci. Les éditions du Seuil ont eu l’excellente idée de rééditer Etoile au grand large (104 pages, 15€), ce beau texte du routier de légende, Guy de Larigaudie, fauché dans la fleur de l’âge, au début de la Seconde Guerre mondiale, comme l’avaient été avant lui, lors du premier conflit mondial, les Péguy ou les Psichari.
Routier Scout de France, épris de grands espaces et de larges horizons, Larigaudie est allé aussi bien à Saigon (on peut l’entendre raconter ce voyage ICI) qu’aux États-Unis ou en Australie, à une époque où les voyages n’étaient pas aussi faciles que maintenant. Homme d’action, c’était aussi une âme de feu, qui n’aspirait à rien d’autre qu’à la sainteté. On ne résume pas les pensées que contient ce livre. À l’instar d’un trésor, on le contemple et on les médite. Elles renforceront certainement notre propre vie intérieur, ne lui laissant pas le loisir de tomber dans la médiocrité. La préface est du Père Marcel-Denis Forestier, aumônier des Scouts de France de 1936 à 1955.
Voici la dernière lettre de Guy de Larigaudie :
« Ma Sœur, Me voici maintenant au baroud. Peut-être n’en reviendrais-je pas. J’avais de beaux rêves et de beaux projets, mais, n’était la peine immense que cela va faire à ma pauvre maman et aux miens, j’exulte de joie. J’avais tellement la nostalgie du Ciel et voilà que la porte va bientôt s’ouvrir. Le sacrifice de ma vie n’est même pas un sacrifice, tant mon désir du Ciel et de la possession de Dieu est vaste. J’avais rêvé de devenir un saint et d’être un modèle pour les louveteaux, les scouts et les routiers. L’ambition était peut-être trop grande pour ma taille, mais c’était mon rêve. … Il n’est plus maintenant que de courir joyeusement ma dernière aventure ».
Pour en savoir plus, on peut se rendre là.