Aujourd’hui Secrétaire d’État, le cardinal Tarcisio Bertone fut longtemps le secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, alors dirigée par le cardinal Joseph Ratzinger. Les deux hommes se connaissent donc très bien et le choix du cardinal Bertone comme secrétaire d’État n’avait pas étonné en 2006. Très clairement, Benoît XVI mettait aux postes importants des hommes dans lesquels il pouvait avoir confiance.
Le cardinal Bertone a-t-il été à la hauteur de cette tâche écrasante et politiquement très importante ? L’Histoire le dira, même si aujourd’hui, et même parmi les plus « ratziguériens », certains en doutent, presque à haute voix. Au point que l’on peut s’interroger à propos de la publication de ce livre (154 pages, 16€). S’agit-il d’un simple témoignage, recueilli par un journaliste, en l’occurrence Michèle Zanzucchi ? Ou s’agit-il en fait d’une opération de communicatio, destinée à montrer que l’actuel secrétaire d’État s’est formé dans la fréquentation de deux derniers papes ?
Il est évidemment très difficile de répondre. Mais certaines réponses du cardinal Bertone laissent perplexes. Est-il, en effet, utile d’écrire un livre pour dire que le pape Jean-Paul II priait en privé pendant ses déplacements ou avant d’ouvrir une réunion ? N’y a-t-il rien d’autre à dire sur les voyages du même pape que le fait qu’il ne cherchait pas à se donner en spectacle ? Certes les questions, souvent très banales, orientent la discussion, mais on s’attend vraiment à autre chose venant d’un prélat placé à un poste aussi important et stratégique. On pourra certes puiser, ici ou là, quelques informations et quelques jugements. Mais, à vrai dire, en nombre fort limité.
Benoît XVI est sans nulle hésitation certes le successeur de Pierre mais aussi un docteur de l’Église. Il n’a pas le charisme de Jean-Paul II mais sa voix est monocorde mais il a le don de transmettre un enseignement accessible aux plus humbles et il s’efface pour laisser toute la place au Christ dont il est le vicaire sur terre. Notre époque est marqué par le refus de l’Autorité et ceux qui en sont dans l’Église les sujets les plus agités on en trouve beaucoup parmi des épiscopes et des clercs. Il faut beaucoup prier pour que l’humilité nous incline à respecter celui que l’Esprit-Saint a choisit pour être la pierre KEPHAS angulaire en ce début du 3 ème millénaire.
Concernant ce livre d’entretiens du cardinal Bertone je ne pense pas me le procurer. Quiconque est en autorité va s’entourer de gens sur qui il peut compter je ne dis pas de laudateurs mais de personne capable d’assumer la tâche qui leur est confié. Mettons qu’il n’est pas un Rafael Merry del Val ni un Eugenio Pacelli. Mais en notre monde éclaté peu de médias ne rapportent fidèlement toute la parole du pape. Le secrétaire d’état fait comme il peu avec les talents qui sont les siens. Je laisse au pape de juger celui qu’il a nommé à ce poste. Prions pour notre Mère l’Église et que l’obéissance au Magistère trouve les coeurs de tous ceux et celles qui ont fait voeu d’obéissance à l’Église du Christ en pleine communion avec l’enseignement du Magistère et qu’ils acceptent de se remettre en question… Comprenne qui pourra.