Qu’est-ce qu’une religieuse bénédictine de 73 ans peut bien aller faire à la cérémonie des Oscars organisée à Hollywood le 27 février prochain ? Peut-être en recevoir un ! L’affaire mérite d’être contée. Celle qui se fait aujourd’hui appeler Mother Dolores et qui est la prieure depuis 2001 et maîtresse des novices de l’abbaye bénédictine Regina Laudis qui fut fondée en 1947 à Bethlehem dans le Connecticut – une congrégation d’origine française… –, fut la très belle et très talentueuse actrice de Hollywood Dolores Hart qui fut la partenaire des plus grands acteurs américains comme Gary Cooper, George Hamilton, Anthony Queen, Stephen Boyd, Robert Wagner… et d’un acteur un peu moins considérable mais qui laissa son nom dans l’histoire de la musique populaire américaine : Elvis Presley. Elle tourna en effet avec lui deux films qui furent des succès considérables : Loving You en 1957 et King Creole l’année suivante. C’est à Rome que cette prometteuse actrice allait voir sa vie complètement changer. Elle y tourna en 1960 dans Where the Boys are (traduit curieusement en français par Ces folles de filles d’Ève…), puis, l’année suivante, incarna sainte Claire dans le film de Michael Curtiz, François d’Assise. Ce dernier film lui permis d’être présentée au bienheureux Jean XXIII. Elle lui dit : « Je suis Dolores Hart, l’actrice qui incarne Claire – Non, lui répondit le pape, vous êtes Claire ». Cela la bouleversa à un point tel qu’elle rompit toute attache avec Hollywood et entra à l’abbaye Regina Laudis en 1963, y prononça ses vœux définitifs en 1970 : on y chante d’office en latin. Ce qui va la mener de nouveau à Hollywood – en fait elle y était retournée en 2006 pour sensibiliser le monde du cinéma aux ravages de la neuropathie périphérique idiopathique (voyez les dictionnaires médicaux…) –, c’est qu’on y présentera un documentaire sur sa vie, intitulé God is the Bigger Elvis (Dieu c’est Elvis en plus grand…) et réalisé par Rebecca Cammisa, qui a été “nominé” dans la catégorie « meilleurs documentaires de court métrage ».
En prime quelques extraits de Loving You.
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