Le droit de manifester aux États-Unis obéit à des règles assez difficiles à comprendre pour un Français… Par exemple, il est permis de manifester devant la Maison Blanche – essayez donc un peu pour voir de manifester devant le Palais de l’Élysées… –, mais à la condition de ne pas manifester statiquement : il faut bouger. D’où ces manifestations de gens allant et venant sur un trottoir avec leurs pancartes, que nous avons vues dans de nombreux reportages. C’est parce qu’ils étaient statiques devant la Maison Blanche et, comble d’outrage, parce qu’ils se sont agenouillés devant la résidence du chef de l’Exécutif, pour prier et protester contre les attaques d’Obama contre la liberté religieuse et la liberté de conscience, que six chrétiens dont un prêtre catholique, le Père Denis Wilde, directeur associé des Priests for Life, et un pasteur, le Révérend Patrick Mahoney, de la Christian Defense Coalition, ont été arrêtés par la police métropolitaine de Washington D.C. le 16 février au matin, au motif qu’ils ont refusé d’obtempérer à l’ordre des officiers de police de ne pas demeurer immobiles. Ils furent relâchés quelques heures plus tard après avoir payé une amende de 100 $. Il convient, d’abord, de saluer cet acte de « désobéissance civile » à laquelle contraignent désormais les folies idéologiques de l’occupant de la Maison Blanche et de sa bande. Mais je m’interroge. J’ai en effet constaté, lors de mon séjour à Washington en janvier dernier, que deux grands “campements” du mouvement Occupy Washington D.C. ont squatté pendant plusieurs semaines l’espace public de la capitale. Du même côté de la Maison Blanche, où ont été interpellés les protestataires, j’ai également constaté, avec mes amis de Droit de Naître, un autre campement de “pacifistes” opposés au nucléaire, dont les militants sont sur place 24 h sur 24 depuis… 1981 (photo ci-dessous) : c’est vous dire s’ils ne bougent pas beaucoup depuis plus de trente ans ! On aimerait comprendre…