Né à Gênes la Superbe (l’antique ennemie de Venise !) le 25 mars 1953, Francesco Moraglia est depuis quelques jours considéré comme le candidat retenu par le Pape pour le siège le plus prestigieux d’Italie, après Rome et Milan.
Ordonné prêtre en 1977 par le cardinal Siri, professeur éminent et rigoureusement orthodoxe de théologie dogmatique, il a été nommé par Benoît XVI évêque de La Spezia, en 2007.
En remplacement d’Angelo Scola, auquel a été confié le siège de Milan, il va donc devenir Patriarche de Venise, Venise qui fait les papes, lui dit-on en souriant (Pie X, Jean XXIII, Jean-Paul Ier ont été patriarches de Venise avant d’accéder au souverain pontificat).
Le candidat du cardinal Bertone, Secrétaire d’État, ancien archevêque de Gênes, l’était aussi du cardinal Bagnasco, actuel archevêque de Gênes, Président de la Conférence épiscopale italienne, et pour faire bonne mesure, du cardinal Piacenza, Gênois également, Préfet de la Congrégation pour le Clergé.
Si Dieu veut, Francesco Moraglia deviendra cardinal lors du consistoire futur, que l’on estime déjà prévisible pour 2013 ou début 2014, et qui sera sans doute d’une plus notable importance pour fixer les équilibres du Sacré Collège, que l’actuel, dont on murmure à Rome que c’est un consistoire pour rien.
Pesant cet automne les chances de Mgr Moraglia de parvenir au siège patriarcal de la Sérénissime, Sandro Magister notait la proximité de la vision théologique et liturgique de l’évêque de La Spezia avec celle de Benoît XVI. Mais il ajoutait que beaucoup de Ligures avaient été récemment promus, ce qui pourrait gêner la promotion d’un nouveau Ligure. Et, surrtout, Magister notait qu’aucun Ligure n’avait jamais été nommé à Venise, ajoutant:
Mais, disent les vétérans de la curie, […] dans l’Église catholique il y a toujours quelque chose qui arrive au moins une fois.
Et, puisque nous en sommes aux facéties sérieuses, voici la petite prière que me suggérait, en apprenant cette nomination prochaine, un ecclésiastique français, mi-souriant, mi-solennel:
Daigne Votre Sainteté, penser aussi à la France, et lui accorder quelques nominations qui puissent relever son moral abattu…