Jean Madiran, dans Présent du 14 janvier écrit :
Le cardinal Vingt-Trois, entouré des prestigieuses signatures d’Isabelle de Gaulmyn, d’Anne-Bénédicte Hoffner et de l’exemplaire « homme politique chrétien » Etienne Pinte, nous annonce dans les pages 2 à 4 tout entières, pas moins, de La Croixdu 12 janvier que « les catholiques s’engagent dans la campagne ».
La nouveauté, c’est que le Cardinal refuse qu’il y ait dans cette campagne des « points non négociables », il les rejette en tant que « formule de l’épiscopat américain », rapporte Isabelle de Gaulmyn. C’est tout de même une trouvaille (herméneutique ?) d’enterrer les « points non négociables » comme étant une invention de… l’épiscopat américain ! Il ressort de ces pages 2 à 4 que notre épiscopat, dans cette campagne politique, encourage l’« engagement » et reconnaît le « pluralisme », mais qu’il entend montrer avec quoi et avec qui les valeurs de l’Evangile sont incompatibles.
On respire. Enfin ! L’Eglise de France va nous préciser clairement que les valeurs de l’Evangile sont incompatibles avec… Avec qui ? avec quoi ?
C’est pour énoncer cette précision que La Croix donne la parole à l’« homme politique chrétien », partisan du pluralisme et de l’engagement. Le verdict du porte-parole s’étale sur cinq colonnes, sur toute la largeur de la page :
« Les valeurs de l’Evangile sont incompatibles avec l’extrême droite. »
Avec l’extrême droite exclusivement. Aucune autre incompatibilité n’est mentionnée.
Il faut en conclure qu’il est compatible de voter pour un candidat favorable au crime de l’enfant à naître et à son remboursement, favorable à l’euthanasie, favorable à la manipulation des embryons humains, favorable à la reconnaissance juridique des unions homosexuelles, favorable à l’étatisation des écoles… C’est particulièrement grave. Le Cardinal Vingt-Trois est décevant.
Heureusement, la génération de catholiques qui se lèvent, et qui aiment le Pape, a bien compris qu’il y a des principes non négociables. Non-négociables car ils forment les piliers fondamentaux de la société. Et s’il l’on touche à ces piliers, c’est l’ensemble de la société qui s’effondre. C’est d’ailleurs ce qui se déroule sous nos yeux. Et ce n’est pas une invention américaine.