Une politique, et peut-être plus encore, une politique pontificale, se mesure moins aux paroles et aux discours tenus – nécessaires malgré tout pour indiquer la marche à suivre – qu’aux actes qui suivent. En gros, il est bon que les discours passent dans les actes et soient concrétisés sur le terrain. C’est ce qui se passe en grande partie pour l’application du motu proprio Summorum Pontificum. Il y a quelques années mes amis polonais se sentaient bien seuls dans leur attachement à la messe traditionnelle. Il regardait avec une certaine envie nos communautés françaises.
Aujourd’hui, la Pologne montre un intérêt certain pour les formes traditionnelles. Ainsi le 8 janvier dernier, comme nous l’apprend Nowy Ruch Liturgiczny, le jeune évêque auxiliaire de Cracovie (il est né en 1964), Mgr Grzegorz Rys a conféré le sacrement de confirmation dans sa forme traditionnelle à douze personnes en l’Église Sainte-Croix de Cracovie. Il a également prononcé l’homélie.
Ce jeune prélat est un spécialiste de l’histoire de l’Église et il a été recteur du séminaire de l’archidiocèse de Cracovie entre 2007 et 2011, année où il fut consacré évêque par le cardinal Dziwisz, l’ancien secrétaire de Jean-Paul II, le cardinal Macharski, qui l’avait ordonné prêtre en 1988 et le cardinal Rylko. Sa thèse de doctorat portait sur la piété médiévale en Pologne. Il a également participé à la commission historique en vue de la béatification du pape Jean-Paul II.
Dans une Pologne jusqu’ici peu concernée par les problèmes liturgiques, il est heureux qu’un jeune évêque puisse conférer le sacrement de confirmation dans un rite dont il ne peut avoir la nostalgie.