Le nouvel archevêque de Philadelphie (Pennsylvanie), Mgr Charles Chaput, a décidé de prendre le taureau par les cornes… « Nous ne pouvons plus nous permettre de nous raconter des histoires. Nous devons apporter une réponse honnête aux pertes graves que nous avons enregistrées dans certains de nos écoles année après année. Et cela continuera si nous ne faisons rien », déclarait-il le 6 janvier lors d’une réunion convoquée à l’archevêché sur la question des établissements scolaires catholiques à Philadelphie.
Le système scolaire catholique de l’archidiocèse compte 68 000 élèves, c’est-à-dire exactement le même nombre qu’en 1911. De 2001 à 2010, la perte des enfants scolarisés a été de plus du tiers (35 %). Faute de recrutement, 30 écoles ont du fermer depuis cinq ans. Les changements démographiques y sont sans doute pour quelque chose, mais l’augmentation des frais de scolarité est le phénomène essentiel. Il est vrai qu’au début du XXe siècle, l’enseignement était assuré par des congrégations religieuses féminines ou masculines dont les enseignants… n’étaient pas payés ! Aujourd’hui, la situation a changé du tout au tout, et l’archidiocèse doit payer les salaires de ses 1 700 enseignants et du personnel administratif. La charge financière pour les paroisses est aujourd’hui arrivée à un niveau insupportable : en dix ans la subvention moyenne de chaque paroisse de l’archidiocèse destinées à financer les écoles catholiques, est passé de 255 000 $ à 320 000 $. On a calculé, par exemple, que dans les écoles élémentaires les frais de scolarité demandés aux familles pour un enfant, sont inférieurs de 1 500 $ au coût réel (en moyenne 3 383 $ aux États-Unis).
L’archidiocèse compte encore 178 écoles (primaire et secondaire) : il va falloir en réduire le nombre de 25 % dans le secondaire et 30 % dans le primaire. Il y aura 4 lycées et 44 écoles élémentaires de moins à la rentrée de 2012, ce qui va exiger le déplacement de 24 000 élèves et le chômage pour 300 enseignants
La situation de l’archidiocèse de Philadelphie n’est pas exceptionnelle aux États-Unis où l’on estime qu’entre l’année 2000/2001 et 2010/2011 le système d’éducation catholique a perdu 587 000 élèves (- 22 %) et du fermer 1 165 écoles (- 14,3 %).