Attention, chers amis catholiques, qui n’appréciez pas que certains “intégristes” prient le chapelet à genoux en réparation aux outrages commis sur la personne du Christ, vous dépensez toute votre énergie à discriminer vos voisins “traditionalistes”, et en oubliez le vrai ennemi : le péché des membres de l’Eglise, notre péché, le mien pas celui du voisin…
Bernanos disait : “C’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le monde à sa température normale”. Nos évêques pourraient s’en souvenir : si étant jeunes nous ne sommes pas capable de faire des conneries dans notre enthousiasme, quand nous serons vieux, nous ne serons plus capable de rien. Et quand je parles de “conneries” je veux évidemment dire “erreurs dans la stratégie de communication”, pas actes de violence (sinon je tiendrais un autre discours). Celà étant dit…
Quelle est la pertinence de la distinction entre les chrétiens “modérés” et “intégristes” ?
Vis-à-vis des derniers événements, plusieurs enseignements : D’abord qu’il existe plusieurs formes de courage, plusieurs demeures dans la maison du père. Aller prier devant un théâtre. Vivre en chrétien dans un milieu où c’est impossible sans le secours du Seigneur. Le Seigneur ne nous a pas tous donné les mêmes grâces et ne nous demande pas à tous les mêmes choses ; après c’est une question de discernement personnel, de connaissance du Catéchisme et de l’Evangile, de formation de la conscience, d’obéissance à l’Eglise. Et de même il existe plusieurs formes de lâcheté : hurler avec loups en reniant un frère en fait partie. “Non monsieur je vous assure, je ne suis pas comme lui, moi, la preuve, je n’approuve pas ce qu’il fait, il n’est pas de ma religion, c’est un intégriste : une religion à part, quoi. Tout le monde le sait”. “Je ne connais pas cet homme”. Pax Domini sit semper vobiscum, mais surtout pas avec l’esprit du voisin.
Au fait, c’est quoi la différence entre “modérés” et “intégristes” ? Et d’abord c’est quoi un “modéré” ? C’est quoi, un “intégriste” ? Je ne reconnais pas ces termes. On s’en tape de qui prie en latin ou de qui tape dans les mains, non ? Ce qui compte c’est d’abord d’avoir fait la rencontre avec le Christ et de s’efforcer d’en vivre chaque jour dans Son Église… Et là, la scission ne se trouve pas forcément où c’est facile de la voir. D’ailleurs il n’y a pas de scission : il n’y a que les chemins de conversion que sont nos vies, et sur lesquels des gens lambinent parfois, vont cueillir des fraises de bois (attention au loup), se cassent la gueule, et puis se relèvent ou accélèrent tout à coup sous l’effet d’une grâce soudaine et acceptée. Mais ça, JAMAIS les médias (catholiques) ne le comprendront.
Via “Modérés”, “Intégristes”, “Convaincus”, “Tièdes”, “Bon grain”, “Ivraie”… : La Corbeille à papier.