Patrick Banken, le président d’Una Voce France vient d’adresser ses vœux aux membres et amis de cette association historique qui a toujours défendu le chant grégorien et la messe en forme traditionnelle. Dans ce message, il annonce le remplacement de deux personnalités du comité d’honneur – Georges Daix et Mme Cerbelaud Salagnac – par deux nouvelles personnalités. Il s’agit de l’écrivain Denis Tillinac et du romancier Maurice Polard. J’avoue ne pas connaître Maurice Polard, mais je m’étonne en revanche de la présence de Tillinac. Depuis quelques années, celui-ci a certes défendu le catholicisme à travers quelques ouvrages sur lesquels il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire dans le détail. Mais Tillinac, contrairement à ce qu’écrit Patrick Banken, n’est pas seulement un essayiste. C’est aussi un romancier, dont l’œuvre n’illustre en rien le catholicisme et témoigne même d’un écart important avec sa morale. Ajoutons à cela, même si le rapport est moindre avec Una Voce, que Tillinac a sabordé les éditions de la Table Ronde quand il en a pris la direction, voulant à tout prix dédroitiser cette maison au nom prestigieux et aux plumes prestigieuses. Tillinac peut certes être considéré comme un défenseur de l’extérieur du catholicisme. Mais il faudrait qui le dise clairement. Il apparaît plus aujourd’hui comme ce que les catholiques orthodoxes américains appellent un « catho cafétéria ». Dans le catholicisme, il prend ce qui l’intéresse et il rejette le reste. Le moins que l’on puisse dire est qu’il n’est pas de la trempe de ceux qu’il remplace.
Cet étonnement exprimé ici n’empêche en rien notre admiration pour le travail considérable effectué par Una Voce et notamment par Patrick Banken, véritable pièce maîtresse d’une œuvre nécessaire à l’Église, surtout en France. Il faut soutenir cette association, qui édite un excellent périodique, par des dons et des prières, et mieux encore, par des adhésions bien nécessaires.
Reproduction des vœux de Patrick Banken, président d’Una Voce
Permettez-moi, tout d’abord, de vous présenter mes vœux le plus sincères de bonne et sainte année 2012. En ces temps de confusion extrême, qu’elle entende, dans nos sanctuaires, retentir à nouveau d’une seule voix l’antique liturgie romaine ! Qu’elle voie étudier et pratiquer cette liturgie latine et grégorienne qui est l’expression même de la beauté du culte catholique, de son unité par delà les frontières, comme nous l’a encore récemment montré le dynamisme de la Fédération Internationale et ses 57 associations.
La nôtre n’échappe hélas pas à « la crise » qui frappe l’Europe. Notre équilibre financier est menacé. Les abonnements à notre revue constituent la grosse part de nos ressources, indispensables pour faire face à nos inévitables frais de fonctionnement. Comme vous le savez sans doute, nous ne bénéficions d’aucune aide publique et nous sommes tous bénévoles.
Certains d’entre vous ont répondu favorablement et généreusement à l’appel aux dons que nous avons lancé en fin d’année. Nous les remercions de tout cœur : leurs contributions nous ont été précieuses et nous permettront de conserver ce triple A que constitue pour des associations comme la nôtre l’équilibre des recettes et des dépenses. Il faut continuer puisque la loi fiscale en vigueur nous est encore favorable. Car cet équilibre restera cependant fragile si les abonnements, les achats de livres et de disques ne sont pas là pour nous soutenir.
En ce début d’année, je n’en appelle pas seulement à votre soutien matériel. La mort a fauché largement en 2011 dans les rangs de notre comité d’honneur : Jean Dutourd, Michel Mohrt et plus récemment Georges Daix et maintenant Mme Cerbelaud Salagnac. Heureusement, d’autres personnalités prennent le relai : l’essayiste Denis Tillinac et le romancier Maurice Polard ont déjà accepté de succéder aux deux premiers (qu’ils ont bien connus).
Mais serons-nous à la hauteur pour les accueillir début juin, à la faveur de notre assemblée générale comme nous le souhaiterions ? Nous sommes trop peu à œuvrer vraiment et beaucoup trop absorbés par cette tâche parfois épuisante ? Aussi mon appel se veut solennel. Si une réaction énergique n’a pas lieu, nous devrons ralentir notre action. Tous les talents sont les bienvenus : aide à notre secrétariat parisien, promotion de nos activités, représentation en province, gestion informatique etc.
Sans doute ne pouvez-vous pas tous répondre favorablement. Je vous suggère donc un dernier point, loin d’être adjacent ou seulement complémentaire : prier pour qu’Una Voce continue de promouvoir cette louange divine venue du fond des âges, qui a fécondé et exalté tant d’âmes saintes.
Merci à vous tous qui continuez à nous faire confiance. Bienvenue aux nouveaux. Et n’hésitez pas à susciter de nouvelles adhésions, c’est vital…
Nous comptons sur vous !