Rebecca Gomperts |
Rebecca Gomperts, fondatrice néerlandaise de Women on Waves, est furieuse contre Facebook qui a supprimé une image contenant une explication pour avorter « en toute sécurité jusqu’à 9 semaines de grossesse » avec le Misoprostol que l’on trouve généralement en vente libre en pharmacie. Tout y était donné : la posologie, la méthode et l’espacement des prises, le déroulement de l’avortement et les éventuelles complications, et même la conduite à tenir en cas de nécessité de faire appel à un médecin : le « mode d’emploi » recommande de dire qu’on a eu une fausse couche.
Women on Waves, c’est ce bateau qui s’approche des pays où l’avortement reste interdit pour y proposer des procédures médicamenteuses en eaux internationales pour contourner la loi – au Portugal, en Pologne, en Irlande…
Le texte publié par Rebecca Gomperts constitue, dans certains pays, une claire incitation au délit. Et en tout cas il recommande une procédure aux effets potentiellement dangereux pour la femme, et mortels pour l’enfant qu’elle porte. Mais en parfaite conformité avec les recommandations de l’OMS, assure Gomperts.
Facebook a donc par précaution enlevé l’image… avant de la republier, non sans avoir envoyé un courriel de plates excuses à Mme Gomperts où il lui était dit que la censure avait été le résultat d’une « erreur ». Les amis de Women on Waves se félicitent d’avoir fait plier les responsables du site par le nombre de leurs réactions indignées.
Ils avaient sorti l’artillerie lourde, accusant Facebook de contrevenir à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et à la Convention européenne des droits de l’homme sur la liberté de l’information – une argumentation qui ne tient pas puisque Facebook, site privé qui est parfaitement en droit de diffuser des idées qu’il ne partage pas.
Gomperts crie à la censure et appelle à la mobilisation générale contre la suppression d’un élément qui devait permettre d’engager la discussion… Qui était, faut-il le préciser, bien plus qu’un élément de discussion puisqu’il contenait toutes les informations nécessaires pour passer à l’acte !
Le rétablissement du texte litigieux montre la puissance de frappe du lobby pro-mort. Il faut souligner que Rebecca Gomperts a également bénéficié du soutien évident de la radio internationale néerlandaise publique, Radio Nederland Wereldomroep.