Sous ce beau titre, l’abbé Philippe Laguérie, supérieur de l’Institut du Bon-Pasteur (IBP), a publié un livre passionnant (Via Romana, 182 pages, 20€) qui réveille en nous le lecteur des Saintes Écritures un peu assoupi par tant de sermons convenus et de propos incompréhensibles. Dans son avant-propos l’auteur nous dit qu’il s’agit de mieux nous faire connaître l’Évangile au-delà même des passages que nous entendons, dimanche après dimanche, lors de l’office dominical.
Mais, au risque de déplaire au bouillant ancien curé de Saint-Nicolas du Chardonnet et de Saint-Éloi, l’intérêt de son livre ne réside pas d’abord dans les morceaux choisis, dans les passages cités, dans les scènes évoquées. Non, le grand intérêt de ce livre, outre qu’il se nourrit d’une véritable connaissance du sujet, réside dans le ton et dans la force avec lesquels l’abbé Laguérie aborde son sujet. Nulle mièvrerie ; aucune fadaise pour chaisière en mal de sensation ; pas de circonvolutions pour ne pas effrayer les bien-pensants. Non, une approche claire et virile, de celle qui fait que son auteur ne sera pas vomi par Dieu car la tiédeur n’y a aucune part.
Malgré « Le mot de la faim ? » (oui, vous avez bien lu), on aurait aimé que l’abbé Laguérie offre une sorte de chapitre conclusif, comme un ramassé de sa vision des Évangiles qui s’est étalée tout au long des quarante et uns chapitres de ce livre. Lequel contient, signalons-le, une très belle préface de François Foucart qui écrit, notamment :
« Le commentaire ici est attirant, souvent pittoresque, mais respectant bien sûr à la lettre ce qu’est la parole de Dieu ».